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L’Association belge des syndicats médicaux a déposé un préavis de grève pour le lundi 7 juillet, en signe de protestation face à l’avant-projet de loi-cadre du ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke, a annoncé l’ABSyM samedi matin. Jeudi, les syndicats médicaux avaient déjà remis au ministre une série de propositions alternatives à cet avant-projet.
« Faire grève n’est pas courant chez les médecins. Mais pour l’ABSyM, c’est devenu le moyen ultime de faire comprendre au ministre que son avant-projet de loi-cadre est inacceptable », souligne l’association. « Plusieurs lignes rouges ont été franchies dans cet avant-projet », ce qui entraînera une dégradation de la qualité des soins ainsi qu’un recul de leur accessibilité, ajoute-t-elle.
Parmi les mesures critiquées, on retrouve le plafonnement des suppléments d’honoraires à 125 % dans le secteur hospitalier et à 25 % dans le secteur ambulatoire, sans réforme approfondie de la nomenclature et du financement hospitalier. Les médecins dénoncent aussi l’éventuelle suppression du conventionnement partiel, qui permet aux médecins d’offrir à leurs patients des consultations aux tarifs de la convention et de travailler hors convention à d’autres moments.
« On ne construit pas avec un bulldozer »
L’ABSyM lance dès lors un appel à tous les médecins, généralistes et spécialistes du pays, afin qu’ils participent au mouvement de protestation le 7 juillet, en laissant leurs cabinets fermés et en supprimant leurs consultations à l’hôpital.
Des propositions qui font bondir les médecins, inquiets de l’impact réel de telles mesures. « Nous ne le faisons pas pour nos revenus, nous le faisons pour les patients. Pour qu’ils conservent une médecine de qualité, dans laquelle on peut innover, dans laquelle on peut avancer, et qui conserve une accessibilité », rétorque en effet Patrick Emonts, président de l’ABSyM.
« Nous sommes d’accord pour les économies, mais pas au bulldozer. Il y a des tas de réformes en cours qui doivent être terminées d’abord, avant de légiférer. C’est vouloir aller beaucoup trop vite. On ne construit pas avec un bulldozer », a-t-il ensuite regretté.
Les services d’urgence hospitaliers seront toutefois maintenus afin de pouvoir prendre en charge les patients ayant besoin de soins urgents, comme l’impose la loi, précise l’association.
Par ailleurs, si le ministre Vandenbroucke fait marche-arrière sur les différentes mesures visées par les syndicats médicaux d’ici le 7 juillet, le préavis de grève pourrait être levé, souligne l’ABSyM.

















