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Plus d'un million de Belges (1,083) se trouvent actuellement en situation de privation matérielle et sociale, ressort-il de l'enquête sur les revenus et les conditions de vie de 2022 (EU-SILC) relayée jeudi par l'office belge de statistique Statbel. Ainsi, plus d'un Belge sur cinq ne peut faire face à des dépenses imprévues ou s'offrir une semaine de vacances annuelles dans un autre logement que le sien.
Pour cette étude, 13 postes de dépenses ont été pris en compte, comme le paiement des factures, le chauffage de son domicile, le remplacement de meubles ou vêtements usés, le fait de posséder deux paires de chaussures, les petits plaisirs hebdomadaires, etc. Parmi les 6.700 ménages interrogés, ceux qui étaient incapables de répondre à cinq de ces aspects sont considérés en situation de privation matérielle et sociale. L'an dernier, 9,5% de la population belge se trouvait dans cette situation.
Faire face à une dépense imprévue de 1.300 euros est ainsi impossible pour 22,7% des Belges. Cela concerne même plus de la moitié de la population pour les chômeurs (57%), les locataires (52,8%), les membres de familles monoparentales (54,8%) et les personnes ayant les plus faibles revenus (56,4%). On observe aussi d'importantes disparités entre les Régions: si 36% des Bruxellois et Bruxelloises en sont incapables, tout comme 34% des Wallonnes et Wallons, ce nombre est bien moins élevé en Flandre: 13,6%. Un écart qui se remarque au fil des 13 critères.
Ainsi, 17,5% de la population en Région de Bruxelles-Capitale, 14,4% en Région wallonne et 5,4% en Région flamande se trouvent en situation de privation matérielle et sociale. La pauvreté subjective, soit le fait d'avoir (de grandes) difficultés à joindre les deux bouts, est également particulièrement marquée dans la capitale (35,4%). Près d'un quart (23,7%) en souffre au sud du pays, tandis qu'elle se limite à une personne sur dix (9,7%) en Flandre.
Avec la crise énergétique, chauffer adéquatement son logement est devenu plus difficile: 5,1% des ménages interrogés déclarent ne pas disposer de ressources financières suffisantes. Il s'agit du taux le plus haut depuis 2019. En outre, "les données ont été collectées entre février et août 2022, lorsque les prix de l'énergie étaient élevés, mais les températures aussi", souligne Statbel.
Si l'on s'attache aux loisirs, ceux-ci deviennent un luxe pour certains Belges: un sur cinq (20,8%) ne peut s'offrir une semaine de vacances hors de son domicile, un sur dix (10,6%) ne peut participer régulièrement à une activité sportive ou se rendre au cinéma, à un concert... Et autant (11,1%) n'ont pas les moyens de dépenser chaque semaine une petite somme pour eux-mêmes.