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Près de 2.000 inscrits en moins : les étudiants désertent ce métier, comment l’expliquer ?

Par RTL info avec Vincent Legraive
La pénurie des enseignants s’aggrave avec une chute libre des inscriptions en éducation physique. Dans les différentes Hautes écoles, la baisse cette année-ci atteint les 30 %.

La pénurie des enseignants s’aggrave, avec une chute libre des inscriptions pour être professeur d’éducation physique. À la Haute école Ferrer, en 2014, 7.106 jeunes se sont inscrits dans l’espoir de devenir profs, toutes matières confondues. Dix ans plus tard, le chiffre est tombé à 5.403.

Pourtant, pour certains professeurs, il n’y a pas de plus beau métier. « C’est un super métier, on fait du sport avec les élèves, on prend le bon air », témoigne Jonathan Verriest, professeur d’éducation physique. « Je suis convaincu par l’aspect sportif, par avoir une bonne hygiène de vie. Je transmets ces valeurs, qui sont pour moi fondamentales, aux élèves ».

Volleyball, escalade… Ces périodes sportives permettent de se défouler, de s’aérer l’esprit. C’est l’occasion aussi de découvrir de nouvelles disciplines et pourquoi pas, une vocation.

Des inscriptions qui ne cessent de chuter

En six ans, le nombre d’inscriptions a baissé d’un tiers dans les hautes écoles qui forment en éducation physique. La réforme de la formation des enseignants qui passe de 3 à 4 ans, n’y est pas pour rien. Les étudiants obtiendront bien un master en fin de parcours, mais peu de garanties pour la suite.

« Ils seront diplômés avec ce titre-là, mais n’ont encore aucune information quant à la revalorisation salariale à laquelle ils pourraient prétendre », explique Sylvie Anciaux, directrice pédagogique de la Haute école de Bruxelles/Brabant. « Tandis que l’étudiant qui fait sa formule universitaire connaît le salaire qu’il pourra avoir à la suite de ces études-là ».

À la Haute École Bruxelles Brabant, on est passé de 500 étudiants en éducation physique il y a 6 ans à moins de 400 cette année. En cause principalement : la réforme de la Formation Initiale des Enseignants qui prolonge la formation d’un an. Dans les Hautes Écoles, il faut désormais quatre ans pour devenir prof au lieu de trois auparavant. Résultat : les étudiants qui se tournent vers l’éducation physique optent pour la formation universitaire, qui est de cinq ans, soit seulement un an de plus pour obtenir un meilleur statut et un meilleur salaire.

C’est cette voie qu’a choisie Jonathan Verriest. Pour devenir prof d’éducation physique, il a suivi un cursus de cinq ans à l’université. « Moi j’ai adoré mes études, c’était difficile mais c’est de très bonnes années, et de très bons souvenirs », se souvient-il.

C’est un super métier, moi je suis convaincu
Jonathan Verriest, Professeur d’éducation physique

Deux causes pour expliquer cette baisse

Pourtant, les sections ont perdu 30 % d’inscrits en 6 ans. C’est le cas à la Haute École Brabant Bruxelles. Sylvie Anciaux, directrice du département pédagogique le constate : « C’est énorme effectivement. Alors, est-ce que c’est l’attractivité du métier d’enseignant qui fait qu’il y a cette chute ? Est-ce que c’est le passage des études en quatre ans ? Est-ce que l’université devient du coup plus attrayante ? »

Cette explication est la plus plausible pour la directrice. On constate aussi que beaucoup d’étudiants ne se destinent pas à l’enseignement, mais plutôt au coaching sportif en privé ou dans des salles.

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