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Après le temps des hommages au pape François, voici venu le temps des cardinaux à Rome. 135 hommes vont décider, dans les jours à venir, d'élire un successeur au pape François, et les questions sur son successeur sont nombreuses.
Quel sera le profil du prochain pape ? Conservateur ou progressiste ? Européen ou issu des périphéries ? Les questions sont nombreuses.
Les débats s'annoncent vifs et ils ont déjà commencé. Le conclave ne débutera, au plus tôt, que le 6 mai, mais au cours de ce qu'on appelle les congrégations générales, des réunions informelles qui rassemblent les cardinaux, électeurs ou non, où chacun peut prendre la parole et expliquer sa vision de l'Église.
C'est au cours de ces congrégations qu'en 2013, le futur pape François avait impressionné ses pairs en développant sa théorie des périphéries existentielles. Bien qu'il n'y ait pas de candidature officielle, des personnalités peuvent tout à coup apparaître au cours de ces congrégations. La différence avec le conclave, c'est que les cardinaux ne sont pas tenus au secret, et donc ils peuvent parler dans les couloirs, rencontrer des journalistes ou des conseillers, et ainsi progressivement faire apparaître un ou plusieurs profils.
Il y a des signes que les vaticanistes aiment décrypter. Ainsi, pendant les neuf jours de deuil qui précèdent le conclave, il y aura des messes tous les jours. Qui les célébrera ? Les cardinaux issus de l'entourage de François ? Ceux qui assurent le fonctionnement de l'Église ? Ou occasionnellement un ou plusieurs évêques venus de ces pays improbables que le pape défunt aimait visiter ? Et quelle sera la teneur de leur homélie ? Prière exclusivement spirituelle ou ébauche d'un programme de gouvernement ?
Actuellement, on parle beaucoup du cardinal Parolin, le secrétaire d'État, c'est-à-dire le Premier ministre du pape François. Il respecterait la continuité et l'héritage. Et d'un autre côté, il rassurerait la curie romaine secouée par les initiatives d'un souverain pontife venu d'Argentine et qui voulait changer les règles. Mais il y a d'autres éminences possibles.
Ainsi, le doyen des cardinaux, Giovanni Battista Re, qui a présidé la messe des obsèques. On se souvient qu'en 2005, le cardinal Ratzinger avait assumé cette tâche après le décès de Jean-Paul II. Et quelques jours plus tard, il devenait Benoît XVI.
Parmi les 252 cardinaux, 135 ont moins de 80 ans et sont donc électeurs. 80 % d'entre eux ont été nommés par François. Et la majorité vient des périphéries. Seuls 53 sont européens. Leur particularité par rapport à leurs prédécesseurs : ils ne sont pas familiers des coulisses du Vatican. Et la plupart ne se connaissent pas, ou à peine.
Qui, par exemple, a déjà croisé ce moine belge, évêque de Téhéran, en Iran, où il n'y a que 2000 catholiques ? Mais vous verrez, cela va se décanter ces prochains jours. En attendant, comme on dit en bon latin, wait and see.



















