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« Tout cela avec un salaire de misère » : le secteur du commerce en colère, pourquoi les syndicats manifestent-ils aujourd’hui ?

Par RTL info avec Laura Van Lerberghe et Juliette Davletmirzaeva  
Rassemblés en front commun ce lundi matin devant le ministère de l’Emploi, les syndicats du commerce tirent la sonnette d’alarme. Ils dénoncent la détérioration de leurs conditions de travail et pointent des mesures gouvernementales jugées néfastes pour leur secteur.

La faillite de Cora symbolise, selon les syndicats, les difficultés que traverse actuellement le commerce de détail en Belgique. À travers cette manifestation, les représentants des travailleurs veulent faire entendre leur mécontentement et alerter sur les réformes en cours.

« On veut des accords sectoriels pour éviter que certains commerces ne contournent la loi », explique Wilson Wellens, responsable du commerce à la CGSLB (Centrale Générale des Syndicats Libres de Belgique). Il évoque notamment le cas de Delhaize, où des pratiques visant à réduire les salaires en jouant sur les règles des commissions paritaires ont été relevées.

Une harmonisation des règles réclamée

Les syndicats réclament l’harmonisation des commissions paritaires entre les différents magasins. L’objectif : que tous les employés du secteur bénéficient des mêmes conditions, peu importe leur enseigne. Pour eux, cette uniformisation permettrait d’éviter les abus et de mieux protéger les travailleurs.

Des mesures gouvernementales sous le feu des critiques

Dans leur ligne de mire : les réformes portées par le gouvernement du Premier ministre Bart De Wever. Ils dénoncent notamment la possibilité de travailler le dimanche aux mêmes conditions qu’un jour de semaine, l’annualisation du temps de travail et l’augmentation du nombre de jobs d’étudiants.

« La flexibilité des contrats est de plus en plus grande », déplore Myriam Delmée, présidente du Setca (Syndicat des employés, techniciens et cadres). « Nos travailleurs ne savent plus avoir une vie familiale et professionnelle équilibrée. Cela débouche sur des burn-out, des maladies de longue durée… et tout cela avec un salaire de misère. »

La question sensible des fins de carrière

Autre inquiétude soulevée par les syndicats : l’avenir des fins de carrière. Evelyne Magerat, secrétaire permanente à la CNE, s’interroge : « Si demain il n’est plus possible de prendre une fin de carrière avant 60 ans, comment les travailleurs du commerce vont pouvoir s’en sortir dans des métiers lourds, mais non reconnus comme tels ? »

Une première réunion entre syndicats et employeurs doit se tenir aujourd’hui pour discuter de l’avenir du secteur. Mais les représentants syndicaux se montrent pessimistes quant aux chances de faire évoluer les choses : ils dénoncent un dialogue difficile et une écoute insuffisante de la part des autorités.

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