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Un prof de géographie licencié car il pousse trop loin ses cours sur le climat: ses élèves se mobilisent

Un professeur de géographie de la commune de Tellin a été éjecté de son école à cause du climat. Il donnait cours en 5e et 6e mais son contrat n'a pas été renouvelé. Eu cause, notamment : des prises de position poussées sur l'environnement, au-delà de ce qu'exige le programme officiel.

Dans ce collège de 400 élèves, la question climatique fait polémique. Un jeune professeur en a fait les frais. Il a décidé d'enseigner des informations poussées sur le climat, l'environnement et sur les questions énergétiques. 

"Par exemple, pour les cinquièmes, j'ai fait un cours sur les voitures électriques. La question est vraiment de savoir : qu'est-ce qu'on va faire demain ?", lance Max Stockmans, professeur de géographie licencié

Il le reconnaît : cela va bien au-delà de ce qui est prévu dans le programme du cours de géographie, mais il voulait innover. 

"J'ai plein d'idées, plein d'envies, et en fait, on ne sait pas parce qu'on est toujours bloqués par des 'Ah non', et donc, il n'y a pas d'initiative possible, et donc il n'y a pas de changement possible, il n'y a pas d'innovation possible, alors qu'en fait, le monde change", explique le jeune professeur. 

"Il nous prépare au mieux à notre future vie d'adulte"

Son licenciement fait aujourd'hui polémique dans l'école. Une pétition circule et a d'ailleurs été signée par de nombreux élèves. 

"Monsieur Stockmans est le seul prof qui nous apprend réellement ce qu'est la vie et ce à quoi nous devrons faire face dans un avenir proche", "M.Stockmans est l'un des rares profs qui nous donne envie d'apprendre", "Il est l'un des meilleurs profs que je n'ai jamais eus : il nous prépare au mieux à notre future vie d'adulte en abordant des thématiques indispensables en lien avec le changement climatique", peut-on lire en bas de la pétition. 

De son côté, l'école se justifie : "Nous avons l'impression d'être parfaitement dans notre droit", se défend Gilbert Kaye, président du pouvoir organisateur ASBL Collège d'Alzon. 

L'école se base sur le rapport d'un inspecteur de l'enseignement : "L'école ne pouvait pas prendre de risque en gardant cet enseignant peu disposé à tenir compte des remarques et suggestions imposées par ce rapport d'évaluation externes", déclare Gilbert Kaye. 

"Là, on parle à des kets qui ont 17 ans"

La direction estime d'ailleurs que la question climatique est bien présente dans le programme du cours. 

"Il est demandé au professeur de géographie de conscientiser aux problèmes environnementaux et à l'avenir de la planète sur base de ces thèmes-là", justifie encore Gilbert Kaye. 

"Ça pour moi, c'est des données que des élèves de 12 ans doivent savoir, mais là, on parle à des kets qui ont 17 ans. On ne peut pas réduire le climat à l'augmentation des températures et à l'augmentation du niveau des mers, c'est beaucoup plus complexe que ça", se défend le professeur de géographie.

Ce programme date de 2018 et une adaptation serait en cours pour qu'il corresponde plus à la situation d'aujourd'hui.  
 

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