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Depuis ce 1er mai, un indice de réparabilité s'applique sur les lave-vaisselles, les aspirateurs, les ordinateurs portables et les nettoyeurs haute pression. Objectif: viser une économie circulaire avec moins de gaspillage. Toutefois, selon les professionnels du secteur, cet indice présente quelques limites.
L'indice de réparabilité est exprimé grâce à une note sur 10. Plus la note est élevée, plus la machine est réparable.
Notre équipe s'est rendue dans un magasin d'électroménager. Le responsable s'inquiète: "À l'heure actuelle, nous ne sommes pas prêts." L'enseigne reçoit les informations au compte-goutte. Sur 52 aspirateurs par exemple, seuls 13 d'entre eux ont déjà une note.
Les indices de réparabilité sont en fait renseignés directement par les marques. Et même en les contactant, les responsables de magasins n’obtiennent que peu de réponses. "Le fournisseur doit faire ses calculs et ses tests et ensuite nous envoyer la note", ajoute Antonin Charlier.
Les appareils sont notés sur 5 critères:
- La disponibilité du matériel de réparation.
- La facilité de démontage.
- La disponibilité des pièces détachées.
- Le prix des pièces détachées.
- La possibilité de bénéficier d'une assistance téléphonique gratuite.
Chaque critère vaut 20% et la moyenne donne la note finale. Au grand regret des associations pour une consommation plus durable. "Tous les paramètres ont le même poids dans cet indice. Or, il y a des paramètres qui sont plus informatifs et d'autres qui sont vraiment axés sur la réparabilité ou le prix de la réparation, ces parties-là devraient avoir plus de poids", avance Jonathan Vigne, chargé de projet pour le réseau des repair cafés.
À Jonas Moermans, conseiller énergie chez Ecoconso, d'ajouter: "Si l'appareil est démontable, qu'on explique bien comment le réparer et que les pièces sont disponibles mais qu'elles sont à un prix démesuré, on ne va pas faire la réparation."
Instauré en France depuis quatre ans déjà, l’indice de réparabilité motive les fabricants à modifier leurs produits pour obtenir un meilleur score. Si les associations de consommateurs soutiennent cette mesure, on pourrait, selon elles, la perfectionner.
"L’indice ne nous donne pas d’information sur la longévité d'un produit. Un lave-vaisselle avec un score faible pourrait très bien fonctionner pendant 20 ans. Dans l'ensemble, nous sommes satisfaits de l'existence de cet indice de réparabilité, mais son élaboration devra être peaufinée dans les années à venir", communique Testachats.
Dans le futur, d’autres appareils comme les machines à laver, les télévisions, les trottinettes ou les vélos pourraient rejoindre cet indice de réparabilité.


















