Accueil Actu Régions Hainaut

Vers un bain de sang social ? 1.100 emplois pourraient être supprimés à l’aéroport de Charleroi

Par RTL info avec Christophe Clément
L’aéroport de Charleroi s’inquiète des nouvelles taxes qui menacent son activité, l’emploi et l’attractivité régionale.

L’aéroport de Charleroi réagit vivement face aux nouvelles mesures fiscales qui suscitent une réelle inquiétude auprès de sa direction. Deux taxes, l’une mise en place par la ville de Charleroi et l’autre par l’État fédéral, menacent de bouleverser non seulement les activités de l’aéroport, mais également l’économie régionale et l’emploi. Ces mesures, jugées lourdes de conséquences, pourraient avoir un impact important sur les passagers et les salariés.

La ville de Charleroi entend introduire une taxe de 3 euros par passager utilisant l’aéroport, une initiative qui s’ajoute à la décision de l’État fédéral de doubler sa taxe, la portant de 5 à 10 euros par passager. Ces mesures, selon l’administration de l’aéroport, mettent une pression grandissante sur les épaules des voyageurs et de l’aéroport même. Gilles Samyn, président du conseil d’administration de l’aéroport de Charleroi redoute des moments très difficiles à venir, si ces taxes sont maintenues : « Ce seront plutôt des mesures d’adaptation qu’il faudra prendre et des mesures qui risquent d’être extrêmement dommageables à long terme pour la région et bien entendu très difficiles à supporter pour ceux qui seront affectés ».

Parmi les conséquences envisagées, la compagnie aérienne Ryanair, pilier incontournable des opérations à Charleroi, a mis en garde contre une possible réduction de sa présence. La compagnie pourrait retirer cinq de ses dix-huit avions basés à l’aéroport, ce qui entraînerait une diminution significative de la fréquentation, soit une perte estimée à 650.000 passagers annuellement. Cette baisse représenterait une chute de 28 % du total des passagers. Au-delà des chiffres, jusqu’à 1.100 emplois directs et indirects pourraient être menacés, un véritable séisme pour la région.

Lors de la conférence de presse tenue ce matin, les responsables de l’aéroport ont plaidé pour une revue en profondeur de ces décisions fiscales. Ils demandent à l’État fédéral de revenir à l’ancienne taxe de 5 euros, qui avait déjà été augmentée par le passé. En ce qui concerne la ville de Charleroi, la requête est claire : abandonner la taxe de 3 euros par passager ou, à défaut, que le ministre compétent n’en valide pas la mise en application.

Les inquiétudes de l’aéroport de Charleroi vont au-delà de cet impact immédiat. Une concurrence accrue d’autres aéroports européens, souvent plus attractifs en termes de coûts, risque de détourner encore davantage de passagers, au détriment de la Wallonie et de ses ambitions de développement économique et touristique.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus