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Des milliers de manifestants anti-avortement à Madrid

Des milliers de personnes ont manifesté dimanche à Madrid contre un projet de loi du gouvernement socialiste espagnol destiné à faciliter l'accès aux hôpitaux publics des femmes voulant avorter.

"L'avortement n'est pas un droit", pouvait-on lire sur des banderoles, alors que les manifestants avançaient dans le centre de la capitale en chantant : "Respectons davantage la vie !"

"Il y a d'autres options. Après un avortement, il y a toujours un traumatisme, mais de cela on n'en parle pas", a dit Yolanda Torosio, une secrétaire de 44 ans, venue manifester avec sa fille.

La manifestation a été organisée par la plateforme "Oui à la vie", qui estime avoir réuni 20.000 personnes, alors que les autorités donnaient le chiffre de 9.000 manifestants.

Le gouvernement du Premier ministre espagnol socialiste Pedro Sanchez soutient l'adoption d'une nouvelle loi destinée à faciliter l'accès des hôpitaux publics à toutes les femmes souhaitant avorter - y compris les mineures de 16 et 17 ans - et pénalisant les manifestation anti-avortement devant les cliniques, considérant qu'il s'agit d'opérations de "harcèlement".

L'avortement a été dépénalisé en Espagne en 1985 mais pour trois motifs uniquement: viol, "risque grave" pour la femme et malformation fœtale.

Ce n'est qu'en 2010 que ce pays à forte tradition catholique a légalisé l'IVG sans justification médicale jusqu'à la 14ème semaine de grossesse.

En 2015, la droite, alors au pouvoir, voulait revenir à la loi de 1985. Confrontée à une levée de boucliers, dans un pays souvent à la pointe en matière de féminisme, elle avait tout de même réformé la législation pour obliger les mineures de 16 et 17 ans à fournir une autorisation parentale.

Une obligation - existant dans la plupart des pays européens à l'exception notamment de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni - que l'exécutif espagnol veut aujourd'hui abroger.

En Espagne, des femmes doivent parfois parcourir des centaines de kilomètres pour avorter face au manque de services spécialisés à proximité.

Huit des 50 provinces du pays n'ont recensé aucun avortement depuis sa dépénalisation en 1985, dénonce le gouvernement de gauche, qui souhaite garantir un minimum d'accès à l'IVG.

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