Accueil Actu

Des restaurateurs subiraient des pressions des autorités: "Nous sommes au courant que vous préparez une manifestation"

Le désarroi des restaurateurs, toujours sans perspectives de réouverture, reste intacte après plusieurs semaines d'inactivité. Certains dénoncent aujourd'hui subir des "pressions" des autorités pour ne pas manifester leur mécontentement. C'est le cas d’un restaurateur bruxellois.

Il y a 15 jours Salvatore, restaurateur bruxellois depuis près de 20 ans, prévoit discrètement avec quelques collègues d’aller faire du bruit casserole à la main à l’entrée du comité de concertation. Mais un coup de téléphone sur son GSM le surprend. "Nous sommes au courant que vous préparez une manifestation ce midi au Palais d'Egmont", lui aurait fait savoir un inspecteur des services de renseignement généraux de la police de Bruxelles. La police bruxelloise était donc inquiète selon Salvatore des commentaires postés sur Facebook. "A partir du moment où je suis réveillé qui me dit que je ne peux pas manifester, qui vous dit que mon téléphone n'est pas sur écoute?", s'indigne Salvatore.

 On ne peut pas accepter ce genre de choses

Et les menaces de l’arrêter s’il veut manifester, c'en est trop pour cet ancien syndicaliste : "Ce qui est dérangeant dans tout ça, c'est qu'avant la démarche vous êtes interpellé. Ca, c'est très punissable mentalement et pour notre société. On ne peut pas accepter ce genre de choses."

"On est muselé"

Ce sentiment d’être muselé, Salvatore n’est pas le seul à le dénoncer. Depuis des mois, ils sont des centaines de restaurateurs, patrons de café, de bars à vouloir s’exprimer dans la rue. Mais les autorités, la police, les bourgmestres viennent souvent décourager dans l’œuf toutes les tentatives, comme celle de Caroline, membre du collectif resto-bar Bruxelles: "L'Etat, la police sont au courant des manifestations. On sait que c'est surveillé. On est muselé. On le sent très fort, on sent que les citoyens pensent que nous n'avons pas de problème pour le moment."

L’expression est compliquée. Le collectif de Caroline s’est vu plusieurs fois refuser certaines actions, même si la police parfois tente de les aider à s’exprimer mais dans un espace très cadré.

La prochaine action a d’ailleurs lieu dans 35 villes de Wallonie et de Bruxelles pendant le prochain comité de concertation de vendredi.

À lire aussi

Sélectionné pour vous