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Les paiements électroniques bientôt obligatoires dans tous les commerces de Belgique: "C’est totalement illégal et pas normal"

Dans 3 mois, le 1er juillet, tous les commerces devront proposer à leurs clients, un moyen de paiement électronique. Beaucoup d'entre eux en sont déjà équipés, mais pas tous. 2 commerçants sur 10 doivent encore le faire et trouvent d'ailleurs cette nouvelle obligation "inacceptable".

Entre le paiement en espèces – lourd et encombrant – et la carte bancaire – légère et pratique – chaque Belge a ses habitudes. Dans les rues de Woluwe-Saint-Lambert par exemple, les habitants sont unanimes: "J’avoue que j’utilise beaucoup les cartes, beaucoup. Je ne pense même pas parfois à prendre de l’argent avec moi", note une interlocutrice. "On accepte maintenant même les petites sommes en paiement sans contact. De plus, ça évite de manipuler des pièces ou des billets qui ont été touchés par des gens éventuellement contaminés", souligne un autre. Mais certains apprécient encore cette méthode de paiement : "Ça me permet de vivre dans mon petit monde. Et je trouve que l’échange de quelque chose de palpable, c’est important dans la relation entre humains."

80% des commerces belges offrent déjà à leurs clients la possibilité de payer par carte bancaire. L’utilisation de cette carte à insérer dans le terminal reste la méthode favorite des Belges, même si les paiements sans contact et les applications ont triplé ces dernières années, au point de devenir un véritable argument de vente. "Deux consommateurs sur trois veulent payer avec une carte ou une application. Ils sont fortement gênés s’ils ne peuvent pas payer avec une carte ou une application. Ils vont changer de magasin ou même changer de magasin vers une vente par e-commerce", détaille Sam Arckens, directeur commercial d’un fournisseur de paiements.

Claire et sa boutique de laine

Dans une boutique de Woluwe, les pelotes de laine s’achètent depuis plus de 40 ans avec des pièces de monnaie uniquement. Comme 20% des commerces de notre pays, Claire n’utilise aucun paiement électronique. D’ici 4 mois, le 1er juillet 2022, elle sera obligée de le proposer à ses clients. "Je ne fais aucun noir rien du tout puisque tout ce que j’achète j’ai mes factures… Vous pensez bien que je ne vais pas m’amuser à frauder pour un crochet ou une paire d’aiguille. C’est débile ! Je vais travailler pour les banques, c’est-à-dire que chaque petite transaction, on va me reperdre un petit pourcentage sur cette transaction et je trouve que c’est totalement illégal et pas normal", déplore Claire, responsable d’un magasin de laine à tricoter.

Une possibilité de payement qui couterait aux commerçants plusieurs dizaines d'euros par mois. Bien souvent, les plus réfractaires surestiment ce coût et ne voient pas l’utilité de l’installer.

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