"La pression est plutôt chez eux", a réagi le chef de l'Etat, qui a appris en direct le vote de Westminster alors qu'il répondait à une question sur l'inquiétude des pêcheurs français.
M. Macron a décrit les trois "options" qui s'offrent selon lui aux Britanniques.
"Première option: ils vont faire le no-deal, donc ils disent: il n'y a pas d'accord. Ca fait peur à tout le monde. Les premiers perdants de ça, ce sont les Britanniques. Donc dans ce contexte-là ils vont devoir, sans qu'il y ait de période de transition, de toute façon renégocier une relation future", a-t-il dit. Mais "il faudra de toute façon qu'on négocie avec eux une période transitoire parce que les Britanniques, ils ne peuvent pas se permettre de ne plus avoir un avion qui décolle ou qui atterrit chez eux, et leurs supermarchés, à 70%, ils sont approvisionnés par ce qui vient de l'Europe continentale", a ajouté M. Macron.
"Deuxième option, ils disent: on va essayer --à mon avis c'est ce qu'ils vont faire, je les connais un peu-- d'améliorer ce qu'on peut obtenir des Européens et on va revenir faire le vote", a poursuivi le président. "Je n'y crois pas tellement, parce qu'on était au bout de ce qu'on pouvait faire dans l'accord, et on va pas, pour essayer de régler un problème de politique intérieure britannique, ne pas défendre les intérêts des Européens", a-t-il développé.
"Il y a une troisième option qui est de nous dire --et à mon avis ils vont commencer par la deuxième et ça finira par la troisième, on prend les paris, je prends mes risques-- ils vont dire: au fond, on va prendre plus de temps, donc ils vont demander à avoir un plus grand délai pour renégocier quelque chose".
C'est un référendum qui a été manipulé, manipulé de l'extérieur par beaucoup de ce qu'on appelle aujourd'hui les infox
Alors qu'il est confronté à la crise inédite des "gilets jaunes", nombreux à réclamer l'instauration d'un référendum d'initiative populaire, M. Macron a jugé que le Brexit "nous dit aussi beaucoup, dans la période que nous vivons, de ce que ces référendums qui paraissent sympathiques peuvent créer". "C'est un référendum qui a été manipulé, manipulé de l'extérieur par beaucoup de ce qu'on appelle aujourd'hui les infox, où on a dit tout et n'importe quoi et maintenant on dit +débrouillez-vous+ et, bilan des courses, on a menti aux gens. Et ce qu'ils ont choisi, c'est pas possible. Après, bon courage pour les représentants de la nation qui doivent mettre en oeuvre un truc qui n'existe pas", a-t-il conclu.