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En banlieue parisienne, un ancien hangar à dirigeables transformé en centre d'art

Un bâtiment industriel constitué d'une immense verrière se détache du paysage: fermé depuis 40 ans, le Hangar Y s'apprête à rouvrir ses portes comme centre d'art aux abords de Paris, après avoir connu 1.000 vies.

La rénovation de ce joyau de l'ère industrielle, structure en fer et briques apparentes, situé à Meudon (Hauts-de-Seine) à l'orée d'une forêt, s'annonce comme un événement, avec deux membres du gouvernement attendus pour son inauguration mardi soir (la ministre de la Culture Rima Abdul Malak et le ministre des Finances Bruno Le Maire).

Derrière ce projet d'envergure, deux hommes: Didier Gouband, à la tête du groupe Culture et Patrimoine qui lança le projet de réhabilitation en 2012, et le mécène Frédéric Jousset, entré dans la danse il y a deux ans via son fonds ArtNova et qui oeuvre pour une culture ouverte à tous.

L'idée était de créer un lieu au confluent entre culture, sciences et nature, et de s'inspirer de son histoire, souligne à l'AFP Aideen Halleman, sa directrice générale: le Hangar Y fut le premier hangar à dirigeables au monde et est situé non loin d'un important site du CNRS et de l'Office national d'études et de recherches aérospatiales.

Après avoir été longtemps désaffecté, le lieu abrite aujourd'hui une sculpture monumentale imitant la forme d'un dirigeable, suspendue au plafond haut de 23 mètres. Une oeuvre de la Sud-Coréenne Lee Bul, qui jouxte un aéronef piquant du nez réalisé par le Suisse Roman Signer.

Les deux installations font partie de l'exposition "Dans l'air, les machines volantes" (à partir de mercredi), mêlant oeuvres conceptuelles, images d'archives, objets de collectionneurs, tous liés au thème de l'envol, développe la directrice artistique Blanche de Lestrange.

Comme un clin d'oeil à l'histoire du lieu.

- Musée de l'air -

Créé en 1879 à Meudon, le Hangar Y fut construit à partir d'éléments de l'Exposition universelle. Il accueillit en 1884 le premier vol mondial d'un dirigeable en circuit fermé, avant de se transformer en musée de l'air en 1921, après la Première guerre mondiale.

Si sa vocation scientifique n'est guère à démontrer, le site a aussi été le terrain de projets artistiques: le peintre Chagall s'y est installé dans les années 60 pour assembler le plafond de l'Opéra Garnier.

En 2003, le réalisateur Jean-Pierre Jeunet transforme les lieux en hôpital militaire pour son film "Un long dimanche de fiançailles".

Parmi la très riche offre culturelle en région parisienne, "ce qui est surprenant" est qu'un tel lieu "soit aussi près de Paris, à 10 km de la Tour Eiffel", souligne Aideen Halleman.

Avec ses expositions temporaires (deux par an), son parcours d'oeuvres en plein air (une statue géante de pigeons voyageurs d'Adel Abdessemed, une maison de casseroles de Subodh Gupta...), le Hangar Y veut accueillir chaque année 150.000 visiteurs durant les week-ends et les vacances scolaires.

Des familles, des passionnés d'art contemporain, comme des promeneurs du dimanche voulant profiter d'un lieu niché en pleine nature, avec un parc de 9 hectares imaginé par Le Nôtre, le paysagiste de Louis XIV.

Le site compte également un restaurant et prévoit d'accueillir des événements privés en semaine, comme des séminaires et des défilés de mode.

Quid de l'accès ? Outre les transports en commun et individuels, un service de navettes sera mis en place, selon les organisateurs.

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