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De Steven Spielberg à James Cameron, en passant par Guillermo del Toro, de nombreux poids lourds d'Hollywood ont assisté en personne mardi aux Golden Globes, malgré les scandales entourant leur jury, qui ont terni l'image de ces récompenses.
Présentateur de la soirée, l'humoriste afro-américain Jerrod Carmichael a d'entrée ouvert sur une blague rappelant les accusations de racisme, de sexisme et de corruption visant l'Association de la presse étrangère de Hollywood (HFPA), qui remet ces prix.
"Je vais vous dire pourquoi je suis ici. Je suis ici parce que je suis noir", a-t-il lancé.
"Je ne vais pas dire que c'est une organisation raciste, mais ils n'avaient pas un seul membre noir jusqu'à la mort de George Floyd. Donc faites ce que vous voulez de cette information", a-t-il ajouté.
Boudés par le gratin et privés de télévision l'an dernier, les Golden Globes sont de retour sur NBC. La chaîne américaine a accepté de diffuser la 80e édition après une série de réformes de la HFPA pour améliorer sa diversité et interdire à ses membres d'accepter des cadeaux de la part des studios.
- Brad Pitt attendu -
De nombreux grands noms ont répondu présents mardi soir sur le tapis rouge, parmi lesquels le réalisateur Steven Spielberg, dont le semi-autobiographique "The Fabelmans" part favori pour le prix du meilleur film dramatique, et l'acteur Eddie Murphy, qui doit être distingué pour l'ensemble de sa carrière.
Ils ont été suivis par les réalisateurs Guillermo del Toro et James Cameron, ainsi que l'actrice Margot Robbie. Sur Twitter, la HFPA a également annoncé la présence de Brad Pitt et Rihanna, en lice pour des récompenses.
Mais la cérémonie fait plutôt profil bas: la plupart des "after-parties" habituellement organisées par les studios pour noyer leurs vainqueurs sous le champagne n'auront pas lieu.
Face aux controverses, le producteur d'"Avatar: la voie de l'eau", Jon Landau, a défendu sa présence sur le tapis rouge cette année.
"Je pense que la HFPA a réagi aux critiques la visant et qu'elle agi", a-t-il déclaré à l'AFP, en félicitant l'organisation pour ses réformes.
- Spielberg, Cruise, Cameron -
La cérémonie doit cependant composer avec deux absents de marques.
Brendan Fraser, nominé pour son rôle de professeur obèse et reclus chez lui dans "The Whale", accuse un ancien président de la HFPA de l'avoir agressé sexuellement et boycotte l'événement.
Producteur de "Top Gun: Maverick", Tom Cruise devait lui aussi être absent, après avoir rendu ses trois Golden Globes pour protester contre les scandales.
Son long-métrage tentera néanmoins, avec l'autre énorme succès du box-office 2022 "Avatar: la voie de l'eau", d'empêcher "The Fabelmans" de remporter le prix du meilleur film dramatique.
"Tar", qui se déroule dans l'univers de la musique classique, et le biopic "Elvis", sur le roi du rock'n'roll pourraient également créer la surprise. Leurs stars respectives - Cate Blanchett en cheffe d'orchestre impitoyable, et Austin Butler en remarquable Elvis Presley - font partie des favoris pour les prix d'interprétation.
Côté comédies, la tragi-comédie irlandaise "Les Banshees d'Inisherin", qui met en scène la fin abrupte d'une amitié sur une petite île irlandaise dans les années 1920, va concourir dans huit catégories, une première depuis vingt ans.
Le film affronte notamment le surréaliste et décoiffant "Everything Everywhere All At Once".
- Prestige en jeu -
Face aux polémiques, la HFPA a notamment renouvelé le jury des Golden Globes, en incluant 103 nouveaux entrants - qui ne sont pas membres à part entière de l'association -, dont de nombreuses femmes et personnes issues de minorités ethniques.
Après les récentes controverses, le prestige de ces récompenses est en jeu lors de cette cérémonie.
Par le passé, un succès aux Golden Globes était un outil marketing précieux, capable de lancer une campagne victorieuse vers la récompense suprême des Oscars.
Mais si les affiches de film soulignent de nouveau les nominations aux Golden Globes, contrairement à l'an dernier, leur pouvoir d'influence semble durablement amoindri, selon le chroniqueur Pete Hammond, du site spécialisé Deadline.
"Lorsque chaque article sur les Globes parle de scandale (...) cela ne les rend pas aussi crédibles, je pense, pour les votants des Oscars", conclut-il.