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Le député Eric Bothorel (Renaissance) a porté plainte mercredi contre ChatGPT auprès de la Cnil, gardienne de la vie privée, pour de possibles infractions au Règlement général européen sur la protection des données (RGPD), a-t-il annoncé sur Twitter.
Cet ancien socialiste, féru de nouvelles technologies, a publié des captures d'écran de ses échanges avec ChatGPT, qui montrent que le robot conversationnel commet de nombreuses erreurs lorsqu'il est interrogé sur son profil.
ChatGPT affirme faussement qu'Eric Bothorel est né le 20 novembre 1961 à Morlaix (ou le 2 janvier 1975 à Guingamp), qu'il est maire de Lannion ou Saint-Brieuc, qu'il est élu dans la 2e circonscription des Côtes-d'Armor, qu'il a travaillé dans le journalisme, chez Orange, dans le groupe de communication Havas, ou comme enseignant.
En réalité, M. Bothorel est né le 20 octobre 1966 à Paimpol, n'a jamais été maire, est député de la 5e circonscription des Côtes-d'Armor et a été cadre dans une filiale de General Electric.
"Est-ce normal que ce qui ressemble à un outil qui traite des données personnelles diffuse des données erronnées sur nos concitoyens ? Ca me semble problématique", a déclaré Eric Bothorel à l'AFP. "Je ne dis pas +Haro sur ChatGPT+", a-t-il toutefois précisé.
Selon lui, la Cnil doit se prononcer sur l'adéquation du droit actuel à l'évolution de l'intelligence artificielle.
ChatGPT est apparu en novembre et a rapidement impressionné par sa capacité à tenir des échanges cohérents et répondre à des questions complexes. Mais ce type d'intelligence artificielle, dite générative, ne fonctionne qu'en prédisant des réponses plausibles.
De l'aveu même de son concepteur, la start-up OpenAI, il a tendance à produire de fausses informations, ce qui pourrait contrevenir au RGPD qui affirme que les informations sur des personnes doivent être "exactes".
Deux plaintes contre ChatGPT ont déjà été déposées en France par l'avocate Zoé Vilain et le développeur David Libeau.
A travers le monde, plusieurs personnes ont accusé ChatGPT d'inventer des informations graves sur leur compte.
Le robot fait également l'objet d'un blocage provisoire en Italie, et d'une enquête au Canada, toujours sur le sujet des données personnelles.
En France, le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot a affirmé début avril que ChatGPT ne respectait pas à son avis le RGPD, mais qu'il fallait mieux l'"encadrer" plutôt que l'interdire.