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Des champignons pour une régénération du béton dans la construction

Les champignons se prêtent bien à une régénération du béton, lorsque des fissures apparaissent dans des endroits généralement difficiles d'accès. Telles les racines d'une plante, les ramifications des champignons forment un fin maillage qui maintient compact le matériau, ressort-il d'une étude en laboratoire menée à la Vrije universiteit Brussel (VUB).

"Les champignons sont capables de combler des micro-fissures en créant une structure de carbonate de calcium, le même minéral dont se composent les stalactites", explique l'ingénieure-architecte Aurélie Van Wylick dans un communiqué de presse publié mercredi. "Cette structure protège le matériau contre l'humidité et l'oxygène, et donc contre la corrosion."

La chercheuse travaille actuellement sur une combinaison entre béton et champignons : elle insère dans du ciment des capsules contenant des spores dormantes, capables de survivre longtemps dans cet état d'"hibernation". Celles-ci ne sont activées qu'une fois exposées à l'air et à l'humidité, "ce qui se produit lorsque des fissures se forment", précise la scientifique. Les spores germent alors, tissant un dense réseau de filaments mycéliens sur lequel vient ensuite se "poser" le carbonate de calcium. "Le béton devient alors plus hermétique. Les spores retournent à l'état dormant jusqu'à ce qu'elles soient à nouveau réveillées au contact de l'oxygène et de l'humidité."

Le principal obstacle à la croissance du champignon réside dans l'environnement de base du béton, dans lequel les champignons prospèrent difficilement puisqu'ils préfèrent un taux d'acidité moyen. Aurélie Van Wylick cherche à résoudre cet inconvénient. Il faudra donc attendre encore quelques années pour que cette technologie sorte des laboratoires.

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