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L'Union européenne risque d'échouer à devenir un moteur mondial de l'industrie des batteries, ce qui remet en question l'interdiction de vente des voitures neuves diesel et essence en 2035, affirme lundi la Cour des comptes européenne dans un nouveau rapport.
L'accès aux matières premières, l'augmentation des coûts et la concurrence mondiale féroce constituent les trois freins majeurs, en termes de batteries, à l'objectif "zéro émission" en 2035 pour les voitures et camionnettes, selon ce rapport de la Cour, publié cinq ans après la présentation par la Commission d'un plan d'action pour les batteries.
Dès lors, l'UE pourrait être forcée de repousser l'interdiction au-delà de 2035, ce qui l'empêcherait de réaliser ses objectifs de neutralité carbone, avertit la Cour. Autre possibilité: recourir en grande partie à l'importation de batteries ou de véhicules électriques, au détriment de l'industrie automobile européenne et de ses emplois.
"Les batteries ne doivent pas devenir le nouveau gaz naturel de l'Europe. Il faut éviter qu'elle se retrouve dans la même situation de dépendance: il en va de sa souveraineté économique", selon la Belge Annemie Turtelboom, membre de la Cour des comptes responsable de l'audit.
Pour elle, "l'UE doit être plus attentive aux dures réalités géopolitiques et économiques - notamment l'accès aux matières premières - pour avoir une chance de gagner son pari" sur les batteries.