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Véran confirme la prochaine dissolution des Soulèvements de la Terre

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a confirmé mardi la prochaine dissolution de l'association écologiste les Soulèvements de la terre (SLT) car "la cause climatique ne justifie pas qu'on aille caillasser des gendarmes sur un champ".

Peut-être au Conseil des ministres de mercredi, peut-être à celui de "la semaine prochaine" mais en tout cas la dissolution sera prononcée "dans les plus brefs délais", a précisé M. Véran sur le plateau de CNews, interrogé sur une éventuelle "montée de la violence" dans la société, après la très violente agression d'une vieille dame et d'une petite fille à Bordeaux.

"On ne dissout pas une association en fonction de ses idées, on la dissout parce qu'il y a des exactions ou de la mise en danger de la sécurité publique, c'est le cas ici", a-t-il résumé.

Plus généralement, il a estimé qu'"à mesure que notre société se modernise, les aspirations à la sécurité grandissent". "Dans le même mouvement, on voit émerger dans les marges de notre société plusieurs formes de violence", a-t-il poursuivi, citant "les violences qu'on a pu constater dans certaines manifestations", "les violences gratuites du quotidien", la "violence verbale (...) sur les réseaux sociaux", "la violence à l'école à travers le harcèlement...".

Les Soulèvements de la Terre ont, selon lui, "fait montre de violence à Sainte-Soline (lors d'une manifestation contre une retenue géante d'eau pour l'irrigation, ndlr), en conviant des casseurs qui venaient de toute l'Europe avec des barres de métal, des boules de pétanque pour essayer de tuer des policiers".

De source proche du dossier, le décret de dissolution sera présenté dès mercredi en conseil des ministres, sauf surprise.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait engagé cette procédure de dissolution le 28 mars, quelques jours après les violents affrontements de Sainte-Soline (Deux-Sèvres).

Restée bloquée pendant plus de deux mois, la procédure a bougé la semaine dernière, après la détérioration notamment d'une exploitation maraîchère à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (Loire-Atlantique) lors d'une manifestation itinérante contre l'exploitation du sable à des fins industrielles à Saint-Colomban, à l'appel notamment de SLT.

SLT est un collectif hétéroclite d'associations, syndicats, groupements créé en janvier 2021 dans l'ex-ZAD (zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes.

Sur Twitter, la députée écologiste Sandrine Rousseau n'a pas tardé à réagir, allant jusqu'à user d'une comparaison historique quelques jours après l'annonce par Emmanuel Macron de l'entrée au Panthéon du résistant Missak Manouchian.

"Lors de l'appel du 18 juin, le mouvement résistant était considéré comme terroriste. Nous sommes le 20 juin, et demain, un mouvement de défense de la Terre, va être considéré comme terroriste", a-t-elle lancé.

L'eurodéputé David Cormand, ex-chef d'EELV, a de son côté jugé "l’acharnement répressif et la criminalisation des militants écologistes symptomatique du déni et de l’aveuglement de ce Gouvernement", tandis que le coordinateur de la France insoumise (LFI) Manuel Bompard a défendu "des citoyens pacifistes et inquiets des conséquences terribles de l’inaction climatique". "Il faut les écouter, pas les arrêter, ni les museler."

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