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Le Pakistan était endeuillé dimanche après deux drames survenus à quelques heures d'intervalle dans l'ouest du pays: l'accident d'un bus qui a fait au moins 41 morts, puis le naufrage d'un bateau ayant coûté la vie à dix enfants au moins.
Une opération de sauvetage était en cours dimanche sur le lac Tandam, dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, dans le nord-ouest du Pakistan, après qu'un navire transportant une trentaine d'élèves en sortie scolaire a chaviré, a expliqué à l'AFP un responsable de la police locale, Mir Rauf.
Dix enfants, âgés de 7 à 14 ans, ont été retrouvés morts et 17 autres ont été secourus, a indiqué le policier. Trois élèves étaient recherchés dimanche après-midi et un professeur secouru était toujours inconscient.
"Le bateau s'est retourné d'un coup", a témoigné un enfant de 11 ans qui a survécu au naufrage, Muhammad Mustafa, depuis son lit d'hôpital dans la ville voisine de Kohat. "L'eau était très froide, mon corps s'engourdissait, j'étais sur le point de perdre connaissance quand un homme m'a sauvé".
Selon un autre responsable de la police locale, Adbul Rauf, "le bateau était en mauvais état et surchargé".
Plus tôt, au moins 41 personnes ont perdu la vie dans l'accident d'un bus qui s'est écrasé dans un ravin et a pris feu, après être tombé d'un pont au nord de la ville de Bela, dans la province du Baloutchistan.
"Les corps sans vie sont méconnaissables", a témoigné Hamza Anjum, un responsable du district de Lasbela où la tragédie s'est produite.
L'un des trois survivants extirpés de l'épave a succombé à ses blessures peu après et les deux autres sont dans un état grave, a expliqué M. Anjum.
Le bus transportait 48 passagers et était chargé de bidons de pétrole, selon le responsable local des services de secours Asghar Ramazan.
"Quand le bus s'est écrasé, il a immédiatement pris feu", a-t-il expliqué, précisant que "le feu était si fort à cause du pétrole qu'il a été difficile à contrôler".
Dans une vidéo diffusée par les autorités provinciales, on voyait les secours s'activant autour de la carcasse carbonisée et fumante du véhicule dans le lit d'une rivière asséchée, pour dégager les dépouilles.
Parti de la capitale du Baloutchistan, Quetta, le véhicule avait roulé de nuit vers la ville portuaire de Karachi, située à environ 700 kilomètres au sud. Il a heurté un pilier, avant de passer par-dessus la rambarde du pont.
- Sécurité routière laxiste -
"Nous craignons que le conducteur ne se soit endormi", a dit Hamza Anjum, ajoutant que la vitesse pouvait aussi être la cause de ce drame.
Une enquête doit être ouverte pour le déterminer et des tests ADN seront réalisés pour identifier les victimes "sévèrement mutilées", a déclaré le responsable.
La sécurité dans les transports est souvent mise en cause au Pakistan, où la mortalité est particulièrement élevée sur les routes, entre voies rapides en mauvais état, réglementation laxiste et conduites dangereuses.
Les bus y sont souvent remplis jusqu'à la limite de leurs capacités et le port de la ceinture de sécurité n'est pas un réflexe répandu. Les accidents de la route impliquant un seul véhicule sont fréquents.
Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 27.000 personnes sont mortes sur les routes du Pakistan en 2018.
Les naufrages meurtriers sont eux aussi courants dans le pays, où de nombreux bateaux en mauvais état et surchargés naviguent malgré les risques.
Beaucoup de Pakistanais ne savent pas nager, notamment les femmes, découragées par des moeurs locales conservatrices. Pour elles, les tenues intégrales, qui pèsent très lourd une fois détrempées, sont un danger supplémentaire.