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Les Bourses rechutaient mercredi avec le retour des craintes liées au secteur bancaire et notamment à Credit Suisse après que le premier actionnaire saoudien a exclu un sauvetage de la banque en difficulté.
Le répit de la veille n'a pas tenu: Paris dévissait de 2,97%, Londres de 2,76%, Francfort de 2,43% et Milan de 4,01% vers 13H43 GMT. L'indice du secteur européen des banques (Stoxx 600 Banks) plongeait de plus de 7%.
Les marchés américains reculaient dans les premiers échanges, le Dow Jones rendait 1,40%, l'indice Nasdaq reculait de 1,01% et l'indice élargi S&P 500 de 1,39%.
Pétrole au plus bas depuis décembre 2021, taux en forte baisse, dollar en hausse, vague de volatilité: les signes de grande fébrilité des investisseurs se lisaient sur tous les marchés.
Les actions avaient particulièrement bien résisté ces quatre derniers mois à la remontée des taux opérée par les banques centrales pour contenir une inflation forte et tenace mais l'incertitude s'est installée la semaine dernière après plusieurs faillites bancaires américaines.
La chute de l'action Credit Suisse, de 30,13% à 13H12 GMT à un point bas historique, est venu enfoncer le clou mercredi après que le principal actionnaire du groupe helvétique, la Saudi National Bank, a exclu d'investir plus pour soutenir la banque en difficulté.
Dans un effet domino, les valeurs bancaires européennes se sont effondrées: BNP Paribas chutait de 10,92%, Société Générale de 12,97%, Banco Sabadell de 11,19%, ING de 9,50%, Commerzbank de 9,90%, Deutsche Bank de 8,65%, Unicredit de 7,14%. Depuis le début de la semaine, presque toutes ces banques ont perdu plus de 10% de leur valeur en Bourse, et certaines plus de 15%.
Les mesures des autorités américaines et les assurances des gouvernements européens sur la solidité du système bancaire à la suite de la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) avaient pu stabiliser un peu les marchés mardi. Mais "les craintes quant à la solidité du secteur" persistent et "l'ombre de l'effondrement de la SVB plane toujours", souligne Susannah Streeter, analyste d'Hargreaves Lansdown.
Le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz n'a pas exclu d'autres défaillances dans un entretien à l'AFP mercredi.
Signe d'une fuite des investisseurs vers des placements perçus comme plus sûrs, les taux d'emprunt des États plongeaient. L'emprunt américain à 10 ans retombait à 3,42%, contre 3,69% la veille. Le taux à 2 ans, qui a grimpé considérablement depuis fin 2021, retournait sous les 4% (à 3,79% vers 13H50 GMT).
Les taux obligataires ont énormément reculé depuis la fin de la semaine dernière, les investisseurs pensant que le choc bancaire allait pousser les banquiers centraux à plus de prudence dans leur hausse des taux.
Le recul des ventes au détail en février aux États-Unis, signe de affaiblissement de la consommation, va aussi dans le sens d'un ralentissement de cadence dans la prochaine hausse de taux de la Réserve fédérale américaine la semaine prochaine, de même que la baisse sur un mois des prix du gros.
Dans l'optique de la réunion de la Banque centrale européenne, "des propos rassurants sur l'état des banques européennes et un soutien implicite au système bancaire en cas de besoin seraient les bienvenus pour [faire passer] la pilule des 50 points de base" de hausse attendue jeudi, observe Axel Botte, stratégiste international à Ostrum AM.
Du côté du pétrole et des devises
Le baril de WTI a dérapé sous les 70 dollars à son plus bas niveau depuis décembre 2021. Vers 13H35 GMT, il valait 68,17 dollars (-4,40%), en baisse de plus de 14% depuis lundi. Le baril de Brent de mer du Nord valait 74,70 dollars (-3,55%) en baisse de près de 13% depuis lundi.
Le dollar profitait de son statut de valeur refuge pour remonter face aux autres monnaies. L'euro reculait de 1,78% à 1,0541 dollar et la livre de 0,69% à 1,2074 dollar vers 13H38 GMT.
Le bitcoin grappillait 1,49% à 25.004 dollars et l'or 0,85% à 1.920 dollars l'once.