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La Bourse de Paris recule fortement lundi (-2,56%), les investisseurs restant fébriles sur la solidité des banques malgré les mesures exceptionnelles prises par les autorités américaines pour limiter les effets de la faillite de plusieurs banques aux Etats-Unis.
L'indice CAC 40 reculait de 185,19 points à 7.035,73 points peu après 11H20. Il a même touché un peu plus tôt les 7.000 points pour la première fois en séance depuis le 25 janvier.
La cote parisienne n'avait pourtant ouvert que très légèrement dans le rouge (-0,13%), semblant montrer de la résistance après les mesures annoncées dans la nuit par les autorités américaines pour tenter d'éviter la perte de confiance dans le système bancaire américain.
Mais la fébrilité a rapidement rattrapé les opérateurs de marchés à Paris comme partout en Europe.
"Ce qui est marquant, c'est la soudaineté" avec laquelle la Silicon Valley Bank, inconnue du grand public mardi, a fait faillite explique Lionel Melka, associé de Swann Capital.
"On avait oublié à quel point le système bancaire repose sur la confiance" et celle-ci semble brisée, poursuit-il.
Les investisseurs se ruent vers les actifs les plus surs, notamment les emprunts d'Etats. L'intérêt pour l'emprunt à 10 ans français est tombé à 2,80% contre 3,00% vendredi à la clôture et même 3,23% une semaine plus tôt.
Les autorités américaines ont pris plusieurs mesures durant le week-end pour tenter d'endiguer la défiance dans le système bancaire américain et d'éviter des retraits massifs pouvant fragiliser encore plus ces établissements, comptant notamment garantir le retrait de l'intégralité des dépôts de la banque en faillite Silicon Valley Bank (SVB).
La Réserve fédérale américaine (Fed) s'est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d'autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients.
Pour nombre d'observateurs du marché, la situation reste toutefois différente de la crise de 2007 et le mouvement a aussi pu être accentué en Europe par le fait que certaines places, comme le CAC 40, ont récemment dépassé leur record absolu en 2023.
"Les garanties apportées par la réserve fédérale américaine sont importantes", souligne Alexandre Baradez, analyste d'IG. La remontée brutale des taux d'intérêt "a relevé les fragilités" du secteur bancaire, notamment des "acteurs ayant mal géré leur position".
"C'est aussi un problème de mauvaise gestion" individuelle qui ne concerne pas tout le secteur, souligne-t-il.
Nouveau plongeon des banques
Comme vendredi, le secteur financier plombe le CAC 40: BNP Paribas chutait de 5,76% à 56,78 euros, Crédit Agricol 4,54% à 10,53 euros et Société Générale de 5,86% à 24,06 euros. Axa chutait aussi de 5,54% à 27,78 euros.
Acquisition dans le diabète pour Sanofi
Le groupe pharmaceutique français Sanofi a annoncé lundi un accord pour acquérir la biotech américaine Provention Bio pour 2,9 milliards de dollars, afin de renforcer "son expertise dans le diabète" et contre les maladies immunitaires. L'action reculait de 1,37% à 88,33 euros, la cinquième meilleure performance de l'indice CAC 40.