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Lors d'une interview télévisée sur une chaîne publique, le chancelier allemand s'est exprimé sur plusieurs dossiers internationaux, comme le conflit au Proche-Orient, mais aussi la guerre en Ukraine. Ces déclarations, qui ne sont pas passées inaperçues, marquent un changement de cap dans la politique internationale de l'Allemagne.
Un défilé de troupes allemandes ; c'était il y a cinq jours en Lituanie. Berlin va installer un régiment de 5.000 soldats dans ce pays balte. Jamais depuis 1945, l'Allemagne n'avait déployé des troupes permanentes en dehors de ses frontières. Aujourd'hui marque le pas vers une nouvelle ère.
Objectif ? Dissuader le voisin russe. Une menace prise très au sérieux. Le nouveau chancelier allemand aurait-il décidé de livrer à l'Ukraine les fameux Taurus, des missiles allemands longue portée que refusait de donner son prédécesseur par crainte de la réaction de Vladimir Poutine ?
"Il n'y a plus de limite de portée pour les armes qui ont été livrées à l'Ukraine, ni par les Britanniques, ni par les Français, ni par nous, ni par les Américains", a déclaré Freidrich Merz, chancelier allemand.
L'Allemagne se réarme massivement. Les dépenses militaires ont bondi de 28% l'an dernier. La Bundeswehr veut devenir la première armée d'Europe d'ici 2030. "Effectivement, l'Allemagne a un pacifisme historique et c'est tout à fait normal étant donné son rapport très particulier à son armée du fait des événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale", explique Paul Maurice, spécialiste de l'Allemagne à l'Institut français des relations internationales. "Le retour de la guerre de haute intensité sur le territoire européen a conduit les Allemands à prendre conscience peut-être encore plus que le pacifisme avait aussi les limites qui étaient celles du droit international".
"Une ligne très ferme sur Israël"
Déjà en 2022, l'Allemagne prend un nouveau positionnement sur la scène internationale, en 2022, avec ces propos à l'égard de Benjamin Netanyahou : "Je ne comprends franchement pas ce que l'armée israélienne est en train de faire à Gaza. On ne peut plus le justifier par une lutte contre le terrorisme du Hamas".
Le soutien à Israël était pour l'Allemagne une raison du fait du poids de l'histoire et de la Shoah. "Aujourd'hui, ce que dit Friedrich Merz, c'est une ligne très ferme sur Israël qui ne remet pas en cause cette relation spéciale qu'a l'Allemagne à Israël", souligne Paul Maurice. "C'est un avertissement. Un avertissement que si même le plus fidèle allié, le plus fervent défenseur de l'État d'Israël commence à douter de la légitimité, de la politique mise en place par le gouvernement Netanyahou, c'est que celui-ci doit reculer sur de nombreux points".
Quatrième pays le plus riche au monde, première puissance économique européenne, l'Allemagne s'assume désormais comme puissance stratégique.


















