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"Grândola, Vila Morena" résonne à la radio, ce matin du 25 avril 1974. C'est le signal. La voix de Zeca Afonso accompagne les sous-officiers portugais désireux de mettre fin à la dictature initiée par António de Oliveira Salazar. La Révolution des Œillets célèbre ce jeudi son demi-siècle.
Quand les chars du Mouvement des forces armées (MFA) entrent dans Lisbonne ce jour-là, ils mettent fin à 48 ans de régime dictatorial. L'"Estado Novo" s'est en effet érigé sous la férule de Salazar, fils d'agriculteurs devenu ministre. Son Premier ministre Marcelo Caetano a ensuite pris la relève en septembre 1968.
En quelques heures et pratiquement sans effusion de sang, le soulèvement des sous-officiers, soutenu par la population, met à genoux le régime autoritaire le plus ancien d'Europe occidentale à l'époque.
Les œillets rouges plantés dans les fusils des quelque 5.000 militaires qui participent au putsch ouvrent également la voie à l'indépendance des colonies que le Portugal possédait encore en Afrique: l'Angola, le Mozambique, la Guinée-Bissau, le Cap-vert et Sao Tomé et Principe.
Afin de célébrer ce coup d'État devenu révolution, les présidents des pays africains devenus indépendants grâce à la Révolution des Œillets sont attendus jeudi pour fêter avec leur homologue portugais ce tournant de leur histoire commune.
Les commémorations officielles débuteront à 09h30 sur la Place du commerce à Lisbonne par une cérémonie militaire présidée par le président Marcelo Rebelo de Sousa. De nombreuses festivités sont également prévues dans tout le pays et s'étaleront sur plusieurs jours.
À Bruxelles, le Manneken-Pis revêtira dimanche son costume portugais pour rendre hommage à un demi-siècle de démocratie retrouvée.