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Les Vingt-Sept ont adopté lundi des sanctions contre neuf responsables russes, dont un vice-ministre de la Justice, accusés d'être impliqués dans l'arrestation et l'emprisonnement de l'opposant pro-démocratie Vladimir Kara-Mourza, condamné mi-avril à 25 ans de détention.
"Cette peine d'emprisonnement outrageusement sévère démontre clairement un usage politique abusif du système judiciaire russe pour réprimer la société civile et les voix indépendantes qui s'opposent" à la guerre menée par Moscou en Ukraine, a déclaré le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell dans un communiqué.
Le 17 avril, un tribunal de Moscou a condamné Vladimir Kara-Mourza à 25 ans d'emprisonnement dans une colonie pénitentiaire à régime sévère --ce qui implique des conditions d'incarcération plus strictes--, pour "Haute trahison" et diffusion de "fausses informations" sur l'armée russe.
Cette peine prononcée contre M. Kara-Mourza, qui était l'un des derniers grands critiques du Kremlin à ne pas être derrière les barreaux ou exilés à l'étranger, est la plus lourde infligée à un opposant dans l'histoire russe récente.
L'UE a réclamé "sa libération immédiate et sans condition".
Les neuf personnes visées par les Vingt-Sept verront leurs avoirs gelés dans l'UE, où elles seront interdites de séjour.
Parmi elles, figurent le vice-ministre de la Justice "chargé d'appliquer la législation sur les +agents étrangers+, au centre d'une vague de textes visant la société civile indépendante, les médias et les individus dissidents", précise le communiqué.
Des juges et d'autres membres de l'appareil judiciaire sont également visés, ainsi qu'un haut responsable du système pénitentiaire russe à qui est imputé le "traitement dégradant ayant entraîné une détérioration considérable de la santé" de Vladimir Kara-Mourza.
Ces sanctions ont été adoptées par le Conseil européen (organe représentant les États membres) dans le cadre d'un régime de sanctions de l'UE ciblant les violations des droits humains partout dans le monde.