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Voile: joutes de haut vol à San Francisco pour les finales du SailGP

Les Français en embuscade, l'Australie en favori. Les finales du spectaculaire circuit SailGP débutent samedi dans la baie de San Francisco où les catamarans F50 de neuf équipages aguerris vont s'affronter lors de régates ultra-rapides.

Si le vent sera de la partie sous l'emblématique Golden Gate Bridge, l'atmosphère sera difficilement respirable au coup d'envoi, à 14h42 locales (23h42 françaises), de la première des six manches de cette ultime étape de l'année.

Après une saison marquée par la nette domination de l'équipage australien (84 points au classement général), emmené le médaillé d'or olympique Tom Slingsby, trois nations sur huit peuvent encore espérer s'emparer des deux places qualificatives restantes sur trois pour la grande finale dimanche.

Le F50 de Team New Zealand (73 points), barré par Peter Burling, est en position favorable, affichant quelques longueurs d'avance sur les Français de Quentin Delapierre (69 points) et les Britanniques de Sir Ben Ainslie (68 points).

- Stars de la voile -

"Cela va être un beau combat sur l'eau", a estimé jeudi auprès de l'AFP le navigateur anglais, marin plus décoré de l'histoire de la voile, saluant au passage la "très belle saison" du bateau tricolore.

Le début d'année a été difficile pour les Bleus, mais ils ont fini par trouver leur rythme pour remporter deux étapes sur les onze que compte le championnat, à Cadix (Espagne) puis Sydney (Australie).

"Ils ont brillamment réussi à redresser la barre. Il s'agit de l'équipe phare du circuit cette saison. Quentin (Delapierre) a fait un super travail en arrivant dans un collectif qui était en difficultés", a estimé Ainslie.

Lors d'une conférence de presse vendredi, Delapierre, 30 ans, a partagé son excitation à l'idée d'affronter son idole pour une place en finale, ce qui serait une première pour un équipage français.

"C'est un honneur d'être dans cette position. Ben et Tom ont accompli tout ce qui pouvait être réalisé dans notre sport et inspiré des générations de marins, dont je fais partie", a expliqué le Vannetais.

- "Truc de dingue" -

Pendant les régates sur le plan d'eau, d'une durée de 15 minutes, les voiliers de 15 mètres se doublent, se croisent en fonction du vent, se frôlent, souvent à la limite de la collision, pour franchir la ligne les premiers.

Les F50 comptent sur leurs foils, appendices latéraux, pour décoller et atteindre des vitesses proches des 100 km/h. À bord, les marins sont au nombre de six : un barreur, un régleur d'aile, deux "grinders" qui alimentent les systèmes hydrauliques, un stratège et un contrôleur de vol qui s'assure que le bateau reste en l'air.

"J'étais fan du circuit que je regardais depuis l'Italie en préparant les JO, mais les sensations à bord, c'est un truc de dingue", s'est enthousiasmé la stratège franco-italienne Maëlle Frascari, venue du Nacra 17.

Le SailGP, créé en 2018 et financé par le milliardaire et fondateur d'Oracle Larry Ellison, est doté d'un bonus d'un million de dollars au vainqueur de la grande finale. Une récompense obtenue à l'issue de joutes de haut vol tout au long de l'année.

"Finalement c'est un sport assez simple. Il suffit de faire un bon départ, prendre rapidement de la vitesse pour décoller et réaliser de bons choix tactiques. Tout ça face aux meilleurs marins du monde", a résumé le vainqueur des deux premières saisons Tom Slingsby, avant de s'élancer en quête d'un triplé inédit.

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