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La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a souhaité mercredi sur France Info qu'une révision des allègements de cotisations sur les bas salaires soit intégrée au budget de la Sécurité sociale, à la veille de la remise d'un rapport sur ce sujet.
Les allègements de charges patronales sont actuellement les plus élevés au niveau du Smic, créant une "trappe à bas salaires" qui freine leur progression, une faille que proposent de combattre les économistes Antoine Bozio et Etienne Wasmer dans leur rapport dont la version finale doit être remise jeudi.
On part d'une situation où il "n'y a aucune incitation pour le travailleur de se former ou d'accepter une promotion et pour l'employeur de vouloir progresser dans la grille salariale", a rappelé la ministre.
"Quand on est au Smic, pour un employeur, ça lui coûte 500 euros quand il veut augmenter quelqu'un au Smic de 100 euros", a-t-elle rappelé.
Aujourd'hui, le système est constitué par un empilement de trois dispositifs: une réduction générale des cotisations, fortement dégressive jusqu'à 1,6 Smic, une réduction de 6 points de pourcentage des cotisations maladie (le "bandeau maladie") jusqu'à 2,5 Smic et une réduction de 1,8 point sur les cotisations familiales ("bandeau famille").
Les auteurs du rapport proposent un scénario central consistant à "recréer un système avec un allègement unique" et non plus ces trois dispositifs. Il serait "dégressif", ce qui éviterait les effets de seuil et s'arrêterait "à trois Smic" (au lieu de 3,5 actuellement).
"J'aimerais qu'on avance assez rapidement pour pouvoir prendre en compte les recommandations de ce rapport dans les comptes" de la Sécurité sociale, a déclaré Astrid Panosyan-Bouvet, tout en faisant "attention à des mesures trop brusques, parce qu'il ne faut pas non plus pénaliser l'emploi".
Après les discussions budgétaires de l'automne, la ministre souhaite aussi organiser "une conférence sur les salaires". Elle doit revoir jeudi les partenaires sociaux pour parler notamment des bas salaires.
Sur la question de l'emploi des seniors, liée au relèvement de l'âge de départ en retraite, elle a dit qu'elle voulait "améliorer l'insertion professionnelle des seniors, qu'ils puissent rester, se maintenir en emploi, en bonne santé, regarder le sujet des carrières pénibles", ainsi que se pencher sur le sujet des retraites progressives, peu répandues en France.
Enfin sur l'assurance chômage, elle a dit que la négociation annoncée la veille par le Premier ministre devrait s'ouvrir "plutôt sur la base de l'accord de novembre 2023" conclu par trois syndicats et le patronat.