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Emmanuel Macron a fait son retour à la télévision: une interview géante de trois heures... pour rien?

Emmanuel Macron a fait son grand retour à la télévision, hier soir pendant trois heures. Face à diverses personnalités, le chef de l’Etat a défendu son exercice du pouvoir et ses projets, balayant un large spectre allant de son action internationale, à son refus d'un référendum sur la réforme des retraites. 

Ce marathon télévisé a surtout permis aux téléspectateurs de mieux connaître Sophie Binet, la patronne de la CGT, l’un des principaux syndicats français, Agnès Verdier-Molinié, une lobbyiste ultralibérale, ou encore Robert Ménard, ex-fondateur de Reporters sans frontières, aujourd’hui maire très à droite de la ville de Béziers.

Face à ces différents interlocuteurs, le président a montré, une fois de plus, qu’il était très bon à l’oral... mais sans dominer son sujet comme il le fait d’habitude. Par moments, on voyait son regard se durcir, et l’on sentait comme un agacement. Notamment quand la syndicaliste a réclamé un référendum sur la réforme des retraites, qu’il a fermement refusé. Tout comme il a refusé de nationaliser ArcelorMittal, qui va prochainement licencier 600 salariés. Tout au plus a-t-il promis de "sauver la sidérurgie française", sans dire comment.

En réalité, il n’a vraiment paru à l’aise que sur les questions internationales – Ukraine et Gaza – qui relèvent de son domaine réservé. Il a ainsi jugé durement la politique de Benjamin Netanyahu et souhaité que Russes et Ukrainiens parviennent à un cessez-le-feu. Par ailleurs, il a répété qu’il n’était pas opposé au déploiement d’armes atomiques françaises dans d’autres pays européens, sous le fameux "parapluie nucléaire", mais toujours sous le contrôle du président de la République.

On attendait l’annonce d’un référendum... mais il n’est pas venu. Outre celui sur les retraites, Emmanuel Macron a aussi refusé d’en organiser un sur l’immigration. Il a laissé un flou artistique sur sa consultation "multi-cartes", toujours en gestation. Finalement, seule la porte à un référendum sur la fin de vie semble entrouverte... et encore : uniquement en cas de blocage parlementaire.

Le chef de l’État a aussi lancé quelques annonces surprenantes, comme l’idée de louer des places de prison à l’étranger pour lutter contre la surpopulation carcérale.

Même s’il a peu cité François Bayrou, il a régulièrement fait référence au gouvernement, reconnaissant indirectement qu’il n’a plus beaucoup de pouvoir sur le quotidien. Certes, il a produit des graphiques sur le chômage ou la dette, comme un chef de gouvernement. Mais – et c’est là le hic – s’il reste l’amiral de la flotte, il n’est plus le capitaine du navire. D’autres sont à la manœuvre.

Hier soir, il a donc navigué entre défense de son bilan et idées générales. À la fin, interrogé sur un éventuel retour en 2032, quand il pourra de nouveau se présenter, il a botté en touche : "Quand j’aurai fini mon mandat, je réfléchirai à la suite. À ce moment-là, je pourrai vous répondre. Mais aujourd’hui, je n’y ai pas réfléchi", disait-il, le tout en souriant... on aurait dit Pinocchio.

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