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L'ex-compagnon de Julie Douib, tuée à l'Ile Rousse, en Corse en mars 2019 a estimé à l'ouverture de son procès en appel vendredi à Ajaccio ne pas avoir eu de procès "juste et équitable" en première instance.
Bruno Garcia-Cruciani, 46 ans, crâne rasé, vêtu d'un jeans bleu et d'un blouson, comparait devant la cour d'assises d'appel jusqu'au 27 janvier.
Il encourt la réclusion à perpétuité, une peine à laquelle il a été condamné en première instance, assortie d'une période de sûreté de 22 ans et de la privation de son autorité parentale.
"Je n'ai pas eu un procès juste et équitable dû à la surmédiatisation de mon affaire", a-t-il déclaré vendredi à la cour, appelant à ne "pas confondre justice et vengeance".
Ce féminicide avait entraîné une vaste mobilisation contre les violences faites aux femmes en France.
"Le plus important c'est mes enfants, ça fait quatre ans que je n'ai pas de nouvelles", a-t-il ajouté, affirmant que "c'est très dur, plus dur que d'être enfermé".
"Certes, par mon geste, ils n'entendront plus la voix de leur mère", a-t-il reconnu, mais "je ne laisserai jamais mes enfants, je n'abandonnerai jamais mes enfants", a-t-il martelé.
"Je ne reconnais pas être allé pour tuer Julie", a-t-il également déclaré en niant toute préméditation.
Lors de l'instruction, l'accusé avait reconnu être venu au domicile de son ex-compagne, avec qui il a eu deux fils et dont il était séparé depuis septembre 2018, et lui avoir tiré dessus avant de se rendre aux gendarmes.
Lucien et Violetta Douib, les parents de Julie Douib ainsi que le frère de la victime, Jordan, sont parties civiles.
"Malheureusement on est obligé d'en passer par là mais c'est épuisant de réentendre ce qu’il a fait à Julie et à ses enfants", a indiqué à l'AFP Lucien Douib.
Les fils du couple, âgés de 12 et 14 ans aujourd'hui, n'assistent pas au procès. "Ils sont inquiets qu’un jour il sorte et qu’il les reprenne", a ajouté Lucien Douib.
"La première condamnation leur avait éclairci l’avenir mais là, ils ont peur", a ajouté à l'AFP Jordan, le frère de Julie.
Ce 30e féminicide sur les 146 dénombrés en 2019 avait suscité une vive émotion et donné lieu à l'organisation en septembre 2019 d'un "Grenelle" -équivalent d'un sommet- contre les violences conjugales qui a débouché sur 46 mesures dont le déploiement de bracelets anti-rapprochement.