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Pap Ndiaye se défend de vouloir "diluer" le Conseil des sages de la laïcité

Pap Ndiaye s'est défendu vendredi de vouloir "diluer" le Conseil des sages de la laïcité et a annoncé la nomination d'un nouveau membre, un historien proche de Samuel Paty, après des critiques de la sœur du professeur assassiné.

"Ce conseil n'avait pas d'existence juridique, je lui en donne une. C'est le Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République", a déclaré le ministre de l'Education sur France Inter.

"Mon objectif, c'est à la fois évidemment d'assurer une laïcité ferme - et je ne vais pas bouger de cette ligne -, mais c'est aussi de faire de telle sorte que la laïcité soit aimée", a-t-il ajouté.

"Nous devons donc aussi réfléchir aux valeurs de la République, qui sont liées à cette question de la laïcité. Lutter contre les discriminations, lutter contre le racisme ou l'antisémitisme, c'est renforcer en réalité la laïcité", a-t-il développé. "Donc je ne dilue rien du tout, je renforce, j'assure et je solidifie juridiquement un Conseil".

Le ministre a par ailleurs annoncé la nomination d'un nouveau membre pour ce Conseil, qui va le "rejoindre dans quelques semaines". "Il s'agit de Christophe Capuano, l'un de mes collègues historiens, universitaire", professeur en histoire contemporaine à l'université de Grenoble-Alpes et président du jury du Prix Samuel Paty, créé en hommage au professeur et qui récompense le travail d'élèves de collège et lycée. "Il était d'ailleurs un ami proche de Samuel Paty", a-t-il souligné.

Pap Ndiaye a installé la semaine dernière un Conseil des sages de la laïcité remodelé, dont il a élargi le périmètre de réflexion à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme et toutes les formes de haine et de discriminations, ainsi qu'à l'égalité femme-homme.

Il a aussi annoncé la nomination de cinq nouveaux membres, dont Alain Policar, sociologue et politologue, chercheur associé au Cevipof, qui avait notamment critiqué ceux qui font "de la laïcité une arme contre la religion", suscitant des inquiétudes quant à une possible inflexion de ce Conseil.

Dans une tribune publiée le 15 avril, intitulée "N'assassinons pas la laïcité", la sœur de Samuel Paty, Mickaëlle Paty, et Jean-Pierre Sakoun, président d'Unité laïque, association qui défend une vision ferme et militante de la laïcité, ont critiqué un "choix idéologique assumé d'assassiner la laïcité" et un ministre de l'Education qui n'est "ni laïque ni universaliste".

Le ministère de l'Education a confirmé dans un communiqué vendredi la nomination de Christophe Capuano en tant que membre du Conseil, précisant qu'il remplaçait Jean-Eric Schoettl, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, démissionnaire de ses fonctions.

Dans une tribune publiée cette semaine par le journal L'Opinion, M. Schoettl estimait que le Conseil des sages avait "défendu jusqu'ici une conception simple et ferme de la laïcité à l'école", mais que cette ligne, "tenue par Jean-Michel Blanquer", ne "l'est plus, ce n'est pas un mystère, par l'actuel ministre de l'Education".

Ceux qui "voient dans la laïcité une vieillerie, un corset" ont "repris du poil de la bête", avait-il ajouté, estimant que "cet état d'esprit" lui semblait "partagé" par "certains des nouveaux membres". "Je me sens personnellement trop las et trop pessimiste pour guerroyer", avait-il dit.

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