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Les proches de Sophie Le Tan ont dit vendredi à la barre leur "souffrance incommensurable" et la "douleur" de devoir revivre une nouvelle fois le procès de Jean-Marc Reiser, assassin présumé de la jeune étudiante, rejugé en appel à Colmar.
"Ma souffrance est incommensurable, elle me poursuivra tout le reste de ma vie" : dans le silence de la cour d'assises du Haut-Rhin, Huong Le Tan, la mère de Sophie, sanglote à la barre. "J'ai beaucoup de choses à dire sur ma fille mais l'émotion est trop vive", s'excuse-t-elle.
"Aucune mère ne peut imaginer perdre sa fille dans ces conditions (...) Nous vous trouvons extrêmement courageuse de vous présenter une nouvelle fois devant nous et mesurons à quel point c'est difficile", la réconforte la présidente, Christine Schlumberger, qui aura un mot pour chacune des parties civiles.
Entourée par un interprète - elle s'exprime en vietnamien - et par le cousin de son mari, Laurent Tran van Mong, lui aussi partie civile, elle trouve la force d'évoquer la figure de sa fille, jeune femme "indépendante" qui "ne voulait pas être une charge pour sa famille". "C'était une personne-ressource pour nous", explique Mme Le Tan.
"Le crime que l'assassin de ma fille a commis est atroce, inhumain et je demande au tribunal de le garder jusqu'à la fin de sa vie en prison", finit par lâcher Huong Le Tan, demandant à la cour de condamner Jean-Marc Reiser, 62 ans, à une peine "aussi sévère" que celle prononcée en première instance.
"Je demande (à la cour), sans haine mais pour protéger la société, de faire quelque chose" car "clairement, cet individu est dangereux pour la société", a déclaré à son tour Tri Le Tan, le père de Sophie.
Jean-Marc Reiser "a manqué de sincérité" et a cherché "à masquer ses responsabilités et à minimiser la gravité de ses actes", a encore asséné cet ouvrier de 57 ans.
En juillet 2022, la cour d'assises du Bas-Rhin a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité Jean-Marc Reiser, jugeant qu'il avait prémédité le meurtre de Sophie Le Tan, le 7 septembre 2018, jour où la jeune femme devait fêter ses 20 ans.
Après de longues dénégations durant l'instruction, M. Reiser a finalement reconnu avoir tué et démembré l'étudiante, avant de dissimuler son corps dans une forêt vosgienne, où seulement quelques ossements seront retrouvé en octobre 2019.
Il nie en revanche toute préméditation.