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En Thaïlande, les partis arrivés en deuxième et troisième position aux législatives du mois de mai ont annoncé lundi un accord pour former le futur gouvernement, après l'échec du parti vainqueur des élections à faire élire son chef au poste de Premier ministre.
Arrivé largement en tête des élections et disposant du plus gros groupe à l'Assemblée (151 députés), le parti réformiste Move Forward (MFP) a été bloqué aux portes du pouvoir le mois dernier par les sénateurs, triés sur le volet par l'armée, en raison de son programme jugé trop hostile aux élites militaro-royalistes.
L'ancien principal allié du MFP au sein d'une coalition pro-démocratie, le Pheu Thai (141 députés) a annoncé lundi avoir conclu un accord avec un important parti issu du gouvernement pro-militaire sortant, le Bumjaithai (71 députés).
Le Pheu Thai, derrière lequel le MFP s'était rangé après l'échec de Pita, avait finalement exclu le parti de sa coalition la semaine dernière et avait entamé des discussions avec l'ensemble du spectre politique, y compris certains partis ayant participé au coup d'État de 2014, s'attirant les foudres de la sphère pro-démocratie.
Le Pheu Thai a expliqué sa stratégie par le refus de l'ensemble de ses partenaires potentiels de participer à un gouvernement incluant le MFP.
L'exclusion du MFP, qui a refusé d'abandonner son projet de réformer la stricte loi de lèse-majesté, était une des conditions posées par le Bumjaithai, important allié des militaires dans le gouvernement sortant, pour rejoindre une coalition menée par le Pheu Thai.
Selon Chonlanan, les deux partis détiennent ensemble 212 sièges et vont chercher le soutien d'autres partis pour former un gouvernement.
Pour pouvoir former un gouvernement, il faut non seulement obtenir le soutien de l'Assemblée (500 députés) mais aussi du Sénat, constitué de 250 personnalités triées sur le volet par l'armée.