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De violents heurts entre manifestants et forces de l'ordre, faisant plusieurs blessés, ont éclaté mardi dans la province argentine de Jujuy (nord-ouest), en lien avec des protestations contre une réforme de constitution locale, selon les médias locaux.
Pendant plusieurs heures en matinée, quelques centaines de manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre dans la capitale provinciale de San Salvador de Jujuy (1.500 km de Buenos Aires), incendiant quelques voitures, la police répliquant par des gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc notamment, selon des images de télévision.
Plusieurs médias locaux ont fait état de blessés, mais aucun bilan n'était confirmé de source officielle en début d'après-midi. Des images de télévision ont toutefois montré un manifestant allongé sur le sol, avec une flaque de sang près de la tête.
Les heurts surviennent après deux semaines de manifestations et blocages de routes par divers secteurs --fonctionnaires, enseignants, membres de communautés indigènes-- protestant contre une réforme de la constitution provinciale de Jujuy, gouvernée par Gerardo Morales (droite, opposition au gouvernement national) et pré-candidat à l'élection présidentielle d'octobre en Argentine.
La nouvelle constitution provinciale --l'Argentine est un état fédéral-- est notamment rejetée par les représentants des communautés indigènes locales, qui estiment qu'elle fragilise leurs droits sur leurs terres traditionnelles, et leurs ressources naturelles, dans une province rurale, touristique, mais aussi riche en lithium.
Le gouverneur de Jujuy et le gouvernement national s'accusent mutuellement d'être à l'origine des troubles. M. Morales a dénoncé une politisation par la gauche radicale, et par le "kirchnérisme" au pouvoir à Buenos Aires. Alberto Fernandez a pour sa part exigé mardi que "cesse immédiatement la répression" à Jujuy, jugeant M. Morales "unique responsable" de la situation, et dénonçant une constitution provinciale "qui ne respecte pas la Constitution nationale".