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Des explosions ont secoué Khartoum mardi au quatrième jour du conflit au Soudan où la situation reste chaotique, en dépit des appels internationaux de plus en plus nombreux à cesser les hostilités qui ont déjà fait près de 200 morts.
Dans le ciel de la capitale, les avions de l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis le putsch de 2021, tentent de venir à bout des tirs intenses des blindés de paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", son second pour le coup d'État devenu depuis samedi son ennemi juré.
Mardi, le général Daglo a annoncé sur Twitter avoir approuvé "un cessez-le-feu de 24 heures", "une déclaration de la rébellion visant à dissimuler sa défaite imminente", a aussitôt dénoncé l'armée dans un démenti publié sur Facebook.
Les habitants restent cloîtrés chez eux sans électricité ni eau courante et voient leurs stocks de nourriture fondre. Et les rares épiceries ouvertes préviennent qu'elles ne tiendront plus longtemps sans réapprovisionnement.
Dans un pays où la faim touche plus d'un habitant sur trois, humanitaires et diplomates disent ne plus pouvoir travailler. Trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués et des stocks d'aides pillés au Darfour (Ouest).
L'ONU recense 1.800 blessés. Ils peinent à accéder aux hôpitaux, craignant les balles perdues ou les bombardements que militaires comme paramilitaires mènent en pleine zone résidentielle à Khartoum et ses banlieues.
Le conflit entre les deux généraux, latent depuis des semaines, a explosé quand ils ont été forcés d'annoncer leur plan pour intégrer les FSR aux troupes régulières. Incapables de s'accorder sur un calendrier et les conditions de recrutement, ils ont fait parler les armes.