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Des milliers de fidèles hindous venus des quatre coins de l'Inde ont entamé samedi leur pèlerinage annuel à travers l'Himalaya dans le Cachemire contrôlé par l'Inde escortés par d'importantes forces de sécurité.
Le gouvernement nationaliste indien est accusé d'utiliser cet événement religieux pour appuyer sa revendication sur le territoire à majorité musulmane, divisé entre l'Inde et le Pakistan et réclamé en totalité par les deux pays.
Lors de ce pèlerinage annuel, des centaines de milliers de personnes marchent pendant des jours à travers des cols montagneux accidentés pour atteindre le sanctuaire de la déesse Shiva situé à 3.900 mètres d'altitude.
Des dizaines de milliers de soldats, des forces paramilitaires et des policiers ont été déployés le long de deux voies séparées menant au sanctuaire.
"Chaque soldat a reçu des instructions afin de gêner le moins possible la vie des habitants", a souligné un officier de l'armée indienne, Amandeep Malhi, s'exprimant vendredi devant la presse.
Au moins 16 pèlerins avaient péri l'année dernière lorsque des crues subites et meurtrières avaient dévasté leur campement.
"Cette année, des équipes dédiées seront prêtes à organiser rapidement des évacuations en cas de nouvelle catastrophe naturelle", a assuré l'officier Malhi.
Le Cachemire est divisé entre l'Inde et le Pakistan qui, depuis leur indépendance en 1947, revendiquent la souveraineté sur la totalité de ce territoire himalayen. Il a été la cause de deux des trois guerres qui les ont opposés depuis.
La partie administrée par l'Inde a connu plus de trois décennies de troubles, qui ont fait des dizaines de milliers de morts. Delhi accuse le Pakistan de soutenir les séparatistes, ce qu'Islamabad réfute.
Le Pakistan a suspendu ses relations commerciales et diplomatiques avec l'Inde en 2019 après la décision de New Delhi de révoquer le statut d'autonomie partielle du Jammu-et-Cachemire, territoire à majorité musulmane administré par l'Inde.
Depuis 2019, la rébellion séparatiste a été en grande partie écrasée au Cachemire indien, même si de jeunes hommes continuent de la rejoindre.
Au total, sept militaires, 17 rebelles présumés et dix civils ont été tués dans ces violences depuis le début de l'année.
En 2022, au moins 223 combattants et 30 civils avaient été tués dans la région, selon des données officielles.