Partager:
En Belgique, les secteurs de l’acier et de l’aluminium sont directement touchés par les nouvelles décisions de Donald Trump, mais de façon limitée. Ces deux matériaux représentent respectivement 3 % et 6 % des exportations belges vers les États-Unis. Bien que ces chiffres restent bien en deçà d’autres secteurs plus porteurs comme la pharmacie, qui pèse dix fois plus lourd dans les échanges transatlantiques, l’impact n’est pas négligeable. Les entreprises belges, confrontées à ces mesures, sont dans l’attente, car les pertes ne sont pas encore chiffrables. « Avec ces tarifs qui changent chaque mois, chaque semaine, il y a beaucoup d’incertitudes, éclaire Kevin Verbelen, expert des marchés internationaux chez Agoria. Et donc les entreprises sont un peu attentistes pour voir où elles vont faire les investissements. Et ça pourrait amener vers un ralentissement de l’économie. »
S’ouvrir au reste du monde
Le coût élevé de l’énergie en Belgique ajoute une difficulté supplémentaire pour ces industries, limitant leurs marges de manœuvre dans un contexte de compétitivité accrue. Face à des prix énergétiques plus avantageux dans d’autres régions, les entreprises s’efforcent de diversifier leurs activités à l’international afin de réduire leur dépendance au marché américain. « Ce qui est important aussi, c’est d’ouvrir d’autres marchés pour avoir des marchés alternatifs pour nos produits, poursuit Kevin Verbelen. Comme l’Amérique du Sud, comme en Asie. Nous avons quelques accords avec par exemple le Vietnam et encore d’autres pays où on peut avoir un accès préférentiel », explique un expert.
L’Europe est « capable de rebondir »
Sur le plan global, une hausse des droits de douane à 50 % représente une menace sérieuse pour l’économie mondiale. La multiplication des barrières commerciales perturbe les chaînes d’approvisionnement et incite les entreprises à repenser leurs stratégies. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui regroupe 38 pays, exprime sa préoccupation face à ces tensions. Malgré tout, elle reste confiante quant à la capacité de l’Europe à amortir l’impact, grâce notamment à une amélioration des conditions de crédit et une augmentation des investissements dans la zone euro. « L’amélioration des conditions de crédit à la suite de l’assouplissement de la politique monétaire et l’augmentation des investissements contribueront à compenser l’impact des pressions sur le commerce », a déclaré Mathias Cormann secrétaire général de l’OCDE.
Un ralentissement économique possible
Entre-temps, les discussions entre l’Europe et les États-Unis se poursuivent, notamment lors de forums internationaux où les représentants des deux parties tentent de parvenir à des compromis. La promesse de riposte de l’Europe demeure en arrière-plan, bien que les contours précis de cette réponse restent flous. À moyen et long termes, la Belgique, comme d’autres pays européens, risque d’assister à un ralentissement économique si la situation ne trouve pas une issue. Dans ce contexte, seule une approche équilibrée et diplomatique pourra éviter une escalade dans cette guerre commerciale qui fait peser une incertitude croissante sur l’économie mondiale.


















