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Donald Trump a décidé de muscler sa politique commerciale. Dans un décret publié mardi et entré en vigueur à minuit (heure locale), le président des États-Unis a doublé les droits de douane sectoriels sur l’acier et l’aluminium, les portant à 50 %. Une mesure justifiée, selon le texte, par la nécessité de « s’assurer que les importations ne mettront pas en péril la sécurité nationale ».
Washington estime que les précédentes surtaxes, instaurées dès mars avec un taux initial de 25 %, n’ont pas suffi à garantir la pérennité du secteur industriel américain. « Elles n’ont pas permis à ces industries de développer et de maintenir un taux d’utilisation des capacités de production qui soit suffisant », précise le décret.
Une stratégie plus large et des tensions croissantes
L’acier et l’aluminium ne sont que le début d’un plan tarifaire plus large. Les mesures sectorielles s’appliquent déjà à l’automobile, et devraient prochainement toucher les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs. Contrairement à d’autres surtaxes annulées récemment par la justice américaine, ces droits spécifiques ont été maintenus, renforçant leur portée.
Cette nouvelle poussée protectionniste intervient alors que des négociations commerciales cruciales sont prévues dans la journée à Paris, en marge d’une réunion de l’OCDE. Le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, doit notamment rencontrer son homologue européen Maros Sefcovic, dans un climat particulièrement tendu.
L’Europe prépare sa riposte
L’Union européenne a déjà prévenu qu’elle était prête à réagir si elle était visée spécifiquement par ces hausses tarifaires. Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, a confirmé que « l’USTR a envoyé une lettre à tous nos partenaires commerciaux pour leur rappeler amicalement que la date limite approche », faisant référence à la fin d’une trêve tarifaire de 90 jours, prévue pour le 9 juillet.
Il faut garder son sang-froid
« Il faut garder son sang-froid et démontrer toujours que la mise en place de ces droits de douane n’est dans l’intérêt de personne », a réagi le ministre français délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. De son côté, la ministre allemande de l’Économie, Katherina Reiche, a exhorté les parties à « parvenir à des solutions négociées, et ce, le plus rapidement possible ».
D’autres rencontres bilatérales en vue
En parallèle des discussions avec l’Union européenne, Jamieson Greer doit également s’entretenir avec ses homologues vietnamien et malaisien. Une réunion des représentants au Commerce du G7 est prévue ce mercredi matin au sein de la délégation canadienne à l’OCDE, à moins de deux semaines d’un sommet des chefs d’État prévu du 15 au 17 juin dans les Rocheuses canadiennes.
Menace persistante d’une guerre commerciale mondiale
Le durcissement américain inquiète au-delà de l’Atlantique. L’OCDE a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour les États-Unis, désormais attendue à 1,6 % cette année, contre 2,4 % avant l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Par ailleurs, les tensions restent vives entre Washington et Pékin. Le président américain a accusé la Chine de ne pas respecter les termes de l’accord de désescalade signé mi-mai à Genève, évoquant un ralentissement volontaire des exportations de métaux rares. Malgré cela, les négociations « progressent bien », a assuré le secrétaire adjoint au Trésor, Michael Faulkender. La Maison Blanche a même annoncé que Donald Trump espérait « probablement cette semaine » un échange avec le président chinois Xi Jinping.
