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Emirates annonce un bénéfice record et tourne la page du Covid

Le groupe Emirates, basé à Dubaï et propriétaire de la compagnie aérienne la plus importante du Moyen-Orient, a annoncé jeudi un bénéfice annuel record de 3 milliards de dollars, après deux années de pertes dues au Covid-19.

Le fleuron économique de l'émirat du Golfe a connu "une reprise totale ainsi que des résultats record" sur l'exercice 2022-2023, a déclaré son PDG, Cheikh Ahmed ben Saeed Al Maktoum, dans un communiqué.

La compagnie aérienne a réalisé "le bénéfice le plus important" de son histoire, engrangeant à elle seule 2,9 milliards de dollars, grâce à une hausse de ses revenus de 81%, à 29,3 milliards de dollars.

En pleine pandémie de Covid-19, Emirates avait enregistré des pertes annuelles record de 5,5 milliards de dollars en 2020-2021, ramenées à 1,1 milliard de dollars l'exercice suivant.

Le groupe détient également Dnata, une entreprise de services à l'aéroport de Dubaï, l'un des plus fréquentés au monde avec plus de 66 millions de voyageurs en 2022, plus du double par rapport à l'année précédente.

"Nous avions anticipé une forte reprise des voyages et lorsque les dernières restrictions ont été levées, déclenchant une vague de demande, nous étions prêts à étendre rapidement nos opérations", a souligné Cheikh Ahmed ben Saeed Al Maktoum.

La compagnie affirme avoir transporté 43,6 millions de passagers durant l'année écoulée, affichant un taux de remplissage de ses avions de 78%.

Le groupe a "investi 2 milliards de dollars dans de nouveaux appareils, équipements, compagnies et technologies pour préparer l'activité à une future croissance", et augmenté ses effectifs de 20% en un an, atteignant 102.379 employés.

- Carburants alternatifs -

Le géant du Golfe fait face à une concurrence accrue de ses voisins, notamment de l'Arabie saoudite qui prévoit de lancer un deuxième transporteur national et construit un nouvel aéroport.

Mais Emirates ne se sent pas menacée, avait affirmé au début du mois son président, Tim Clark, en soulignant que la compagnie a passé "35 ou 36 ans à construire sa marque".

Alors que Dubaï s'apprête à accueillir cette année la conférence de l'ONU sur le climat, Emirates a annoncé par ailleurs la création d'un fonds de 200 millions de dollars pour financer la recherche et le développement de carburants alternatifs et de technologies visant à "réduire l'impact des énergies fossiles dans le secteur de l'aviation commerciale".

Les fonds seront déboursées sur trois ans, a-t-elle précisé.

"En attendant de trouver des solutions viables", le transporteur s'est engagé à augmenter "dans la mesure du possible" son recours aux carburants durables, élaborés à partir de biomasse ou d'huiles usagées.

Pointées du doigt par les défenseurs de l'environnement, les quelque 300 compagnies revendiquant 83% du trafic aérien mondial et réunies au sein de l'Association internationale du transport aérien (Iata) plaident pour une augmentation de la production mondiale de ces carburants, qui couvrent actuellement moins de 0,1% des besoins du secteur.

En janvier, Emirates a opéré un premier vol de démonstration avec un Boeing 777-300ER sans passagers, alimenté à 100% par du carburant durable.

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