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En France, le rapport sur l’influence des Frères Musulmans, révélé ce mercredi, provoque une véritable tempête politique. Très largement exploité par le ministre de l’Intérieur, il a permis à Emmanuel Macron de recadrer son gouvernement et à l’ancien Premier ministre Gabriel Attal de remettre sur la table l’idée d’interdire le port du voile dans l’espace public.
Ce jeudi matin, plusieurs journaux rapportent un président "furieux", certains évoquant même un "coup de gueule", d’autres un ton "glacial" lors du conseil de défense. Une chose est sûre : Emmanuel Macron n’a pas digéré la fuite dans la presse d’un document qu’il avait lui-même commandé. Ce rapport sur l’entrisme des Frères musulmans devait rester strictement réservé à une réunion restreinte avec le Premier ministre et quelques ministres, dont celui de l’Intérieur... et Bruno Retailleau, nouveau chef du parti Les Républicains.
Le président, sans le dire clairement, est convaincu que la fuite vient de ce dernier. Un soupçon renforcé par le fait que les extraits les plus sensibles ont été publiés dans Le Figaro, journal de droite bien connu.
Emmanuel Macron a donc repris la main en demandant au gouvernement de "formuler de nouvelles propositions", pour rappeler qu’il reste seul maître à bord dans la lutte contre l’islamisme. Le service de presse de l’Élysée a précisé ensuite : "C’est un sujet sur l’unité nationale, qui croise les services de renseignement, la défense, l’intérieur et les affaires étrangères. C’est donc du domaine réservé". Un message limpide : le chef de l’État, dont le mandat s’achève en 2027, entend gouverner jusqu’au bout.
Comme par hasard, plusieurs figures politiques ont rebondi sur le sujet. Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, et Valérie Pécresse, à la tête de la région Île-de-France, ont rappelé qu’ils s’étaient eux aussi préoccupés des Frères musulmans par le passé. À gauche, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une nouvelle expression d’islamophobie.
Quant à Gabriel Attal, désormais patron des macronistes à l’Assemblée, il a proposé d’interdire le voile dans l’espace public pour les mineures de moins de 15 ans. Déjà à l’origine de l’interdiction de l’abaya à l’école, il a défendu sa position avec fermeté devant les caméras : "Qu’est-ce qu’on fait ? On dit que ce n’est pas bien que des fillettes de 5 ans soient voilées, et on considère qu’il n’y a pas de mesures pour y répondre ? Moi, je n’ai jamais accepté de m’y résigner".
À droite, à gauche ou au centre, ne vous y trompez pas : le véritable enjeu ici, ce n’est pas l’islam, c’est bien l’Élysée.


















