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La télévision préférée des conservateurs Fox News, pépite de l'empire des médias de Rupert Murdoch, sera jugée en avril pour diffamation lors des résultats de la présidentielle de 2020 remportée par Joe Biden contre Donald Trump, a annoncé vendredi la justice américaine.
Un juge d'un tribunal de l'Etat du Delaware (est) a estimé dans une décision rendue publique et consultée par l'AFP que la chaîne de télé n'était pas fondée à contester une plainte au civil en diffamation déposée par une entreprise de machines de vote électronique.
Dominion Voting Systems réclame 1,6 milliard de dollars de dommages et intérêts et ira donc au procès devant un jury civil, à compter du 17 avril, devant une juridiction du Delaware.
Cette plainte avait été déposée en mars 2021 et son contenu dévoilé au compte-gouttes depuis le mois dernier.
Les documents de cette action au civil -- des textos, des courriels échangés entre dirigeants de Fox News et du groupe News Corp. -- ont révélé qu'en novembre 2020, dans les coulisses et bureaux des dirigeants de la chaîne, jusqu'à son propriétaire Rupert Murdoch, on ne croyait guère aux mensonges trumpistes d'une présidentielle "volée" par Joe Biden, notamment au moyen du vote électronique.
Mais ces doutes s'exprimaient uniquement en privé, alors que ces théories faisaient florès à l'antenne, sur les plateaux des stars de la chaîne.
L'entreprise de machines de vote Dominion s'estime diffamée par Fox News car la chaîne avait affirmé que ses appareils avaient servi à fausser les résultats de la présidentielle de novembre 2020 en plusieurs endroits des Etats-Unis.
Dans son ordonnance, le magistrat du Delaware, Eric Davis, juge "clair comme de l'eau de roche qu'aucune affirmation sur Dominion lors de l'élection de 2020 n'est vraie".
Fox News a encore répondu vendredi qu'elle ne faisait que rapporter à l'antenne les allégations de l'ancien président républicain Trump (2017-2021) et a de nouveau invoqué "les protections du Premier Amendement (de la Constitution américaine) sur le droit absolu des médias à couvrir l'actualité (...) et sur les libertés d'expression et de la presse".