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Guerre en Ukraine: après deux ans, le conflit stagne, pourquoi?

Cela fait maintenant deux ans que l'Ukraine est en guerre et depuis plusieurs mois, rien ne change sur la ligne de front. Pourquoi ce conflit est-il en train de s'enliser? Quel est l'état d'esprit des troupes ukrainiennes?

Avdiivka. C'est la dernière ville ukrainienne tombée entre les mains ennemies. Elle se situe dans la région de Donetsk. La bataille a duré quatre mois, après quoi les soldats russes ont pu pénétrer dans cette cité, complétement abandonnée: "Les soldats ukrainiens étaient cachés ici. Ils étaient bien équipés. Il y a des tas de médicaments", constate l'un d'entre eux sur place.

Si la victoire est symbolique pour Moscou, elle représente un sérieux coup au moral pour Kiev. Les Ukrainiens sur le front sont démoralisés, épuisés par un conflit qui s'enlise. Vadim a 33 ans, il est au premier plan depuis le début des combats: "Si seulement ils pouvaient nous remplacer. On a besoin de repos, mais pas seulement 10 jours. Ça ne servirait à rien. Il nous faut au moins six mois."

De moins en moins de volontaires

Après deux ans de guerre, les volontaires sont de moins en moins nombreux à se mobiliser et les bureaux de recrutement de plus en plus déserts. "Nous avons un gros problème de main-d'œuvre. Nous manquons d'hommes. Les gens ont perdu l'enthousiasme qu'ils avaient au début de l'invasion", souligne le commandant de la 59e brigade.

Selon l'état-major ukrainien, l'armée compte plus d'un million de combattants. Il en faudrait 500.000 de plus. Cette lassitude est également renforcée par une ligne de front qui stagne depuis un an. Les combats se concentrent dans le sud-est du pays.

Les camps s'observent

Dans les deux camps, les technologies ont évolué: moyens d'écoute, images satellites, utilisation de drones de surveillance et d'attaque,… "Nous avons identifié une cible, un drone qui effectuait une reconnaissance de notre position. Nous avons tiré et contraint l'ennemi à abandonner sa mission", explique Dmytro, soldat ukrainien.

Ces technologies permettent d'anticiper les opérations militaires, les repousser et contribuent donc, selon cet expert, à l'enlisement de la guerre: "Chaque camp a la possibilité d'observer exactement ce que fait l'autre. Et donc, il y a une sorte de pouvoir égalisateur des technologies qui sont déployées sur le terrain, qui fait qu'on assiste à un enlisement du conflit", avance Alain De Neve, analyste à l'institut royal supérieur de défense.

Kiev a, depuis 15 jours, un nouveau chef des armées qui promet la victoire, mais les soldats, eux, se demandent pendant combien de temps ils vont encore devoir se battre.

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