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Le Chili a décrété un couvre-feu nocturne dans les zones les plus touchées par les feux de forêt qui ravagent le centre du pays depuis une semaine, une mesure destinée à prévenir les vols et pillages, a annoncé jeudi un chef militaire.
Le couvre-feu, qui entrera en vigueur vendredi de minuit à cinq heures du matin, sera appliqué dans au moins 28 villes des trois régions où l'état de catastrophe a été déclaré: Biobio, Nuble et l'Araucania.
Huit municipalités sont concernées dans la région de Biobio et notamment celle de Santa Juana, considérée comme l'épicentre des incendies, a indiqué le contre-amiral Jorge Keitel, chef de la défense de la région. Dans la région de Nubles, huit municipalités sont également concernées.
Dans la région de l'Araucania, le couvre-feu sera imposé dans 12 municipalités, selon le général Ruben Castillo, chef militaire de la région, une riche zone forestière en proie à un conflit avec des indiens Mapuche.
Le président chilien Gabril Boric avait annoncé mercredi après-midi qu'un couvre-feu serait imposé dans les trois régions.
Favorisés par des vents modérés à forts, des températures supérieures à 40°C et une sécheresse chronique, les incendies de forêt se sont multipliés au Chili depuis le 1er février.
Jeudi, 323 incendies étaient actifs dans le pays, dont 90 étaient combattus par quelque 5.600 soldats du feu appuyés par l'aide internationale, provenant notamment du Mexique, de Colombie, d'Espagne et d'Argentine.
La France a annoncé mardi l'envoi de 80 sapeurs-pompiers et sapeurs-sauveteurs de la Sécurité civile.
Les flammes, qui ont fait au moins 24 morts et quelque 2.196 blessés depuis une semaine, ont dévasté plus de 343.000 hectares dans les régions de Nuble, Biobio, La Araucania, mais aussi Maule, soit une superficie équivalente à un tiers du territoire américain des caraïbes de Porto Rico.
En une semaine, la vague d'incendies a détruit 1.205 habitations et laissé 5.570 personnes sans logement, selon un dernier bilan officiel.
Une vingtaine de personnes ont été arrêtées pour leur responsabilité présumée dans le déclenchement des incendies.
La crise actuelle ressemble de plus en plus à celle du début 2017, lorsqu'une série d'incendies avait ravagé quelque 460.000 hectares de terres, faisant 11 morts, près de 6.000 blessés et détruisant plus de 1.500 habitations.
Les foyers s'étaient alors également déclenchés dans des zones agricoles et des forêts avant de d'étendre aux zones habitées.