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"Je suis fier": Hunter, ce fils à problèmes que Biden n'a jamais lâché

"Je suis fier de mon fils": jamais le président américain Joe Biden n'a lâché son cadet Hunter, aux prises avec la justice fédérale, et dont le passé de toxicomane ainsi que les anciennes relations d'affaires font une cible récurrente de l'opposition républicaine.

Hunter Biden, 53 ans, a reconnu avoir fraudé le fisc et avoir acquis une arme à feu alors qu'il était toxicomane, deux délits fédéraux.

"Le président et la Première dame aiment leur fils et le soutiennent tandis qu'il continue à reconstruire sa vie", a réagi mardi la Maison Blanche, laconique.

Donald Trump, prédécesseur de Joe Biden et qui pourrait être à nouveau son rival en 2024, a immédiatement critiqué un système judiciaire "cassé".

Le milliardaire, aux prises avec la justice dans plusieurs affaires, prend Hunter Biden pour cible depuis des années. Il avait d'ailleurs évoqué son passé d'alcoolique et de toxicomane lors d'un débat face à Joe Biden avant la présidentielle de 2020.

- Drames familiaux -

"Mon fils, comme beaucoup de gens, avait un problème de drogues. Il l'a réglé et il a travaillé là-dessus, et je suis fier de mon fils", avait rétorqué son adversaire démocrate.

En public, Joe Biden parle peu de Hunter alors qu'il évoque sans cesse son aîné Beau - à l'en croire, ce fils chéri serait devenu président des Etats-Unis s'il n'avait pas été emporté en 2015 par un cancer du cerveau.

La vie de Hunter apparaît comme un négatif de celle de ce frère avec lequel il avait un lien puissant - comme peuvent en forger deux petits garçons victimes d'un grave accident de voiture dans lequel leur mère, la première femme de Joe Biden, et leur petite soeur ont trouvé la mort en 1972.

Là où Beau semblait promis à un destin politique national, Hunter a eu une carrière peu reluisante d'avocat et d'homme d'affaires. Là où son frère a servi dans l'armée en Irak, le cadet de Joe Biden a été renvoyé de la réserve de la Navy en 2014 après un contrôle positif à la cocaïne.

Dans son livre "Les Belles Choses", publié en 2021, Hunter Biden raconte la vodka bue au goulot, les errances nocturnes en quête de crack autour de supérettes miteuses, les tentatives ratées de désintoxication, une éphémère liaison avec la veuve de son frère...

De son père, il écrit: "Il ne m'a jamais abandonné, jamais ignoré, jamais jugé". "Par moments sa persévérance me mettait hors de moi".

"C'est papa. J'appelais pour te dire que je t'aime. Je t'aime plus que tout au monde, mon gars. Il faut que tu te fasses aider. Je sais que tu ne sais pas quoi faire. Moi non plus": voilà, selon la chaîne Fox News qui l'a diffusé, un message vocal laissé par Joe Biden à son fils en 2018.

- Ukraine -

Hunter Biden assure être désormais "clean." Remarié et père d'un petit garçon prénommé Beau comme son défunt frère, il s'est reconverti dans la peinture.

Plus que sa vie personnelle, ce sont ses affaires passées en Chine et en Ukraine surtout, qui lui valent aujourd'hui les attaques les plus vives des parlementaires républicains.

Ils se concentrent en particulier sur un poste lucratif d'administrateur du groupe gazier ukrainien Burisma, accepté par Hunter Biden alors que son père, vice-président, chapeautait la politique de Washington à l'égard de Kiev.

"Je n'ai rien fait de contraire à l'éthique", a assuré Hunter Biden par la suite, en ajoutant toutefois: "Je ne le referais pas."

Ces derniers mois le fils cadet, d'habitude fondu dans la masse du clan très soudé que forment les Biden, a semblé un peu plus visible.

On l'a vu se livrer à un bain de foule lors d'un voyage de son père en Irlande ou s'entretenir avec des invités lors d'un dîner d'Etat en l'honneur du président français Emmanuel Macron.

Au début de son livre, le fils du président raconte comment les partisans de Donald Trump avaient pris l'habitude de porter des tee-shirts avec l'inscription "Où est Hunter?" pour embarrasser son père. "Je suis là", écrit-il, "je n'irai nulle part".

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