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Joe Biden s'est rendu jeudi sur un chantier naval de Philadelphie pour illustrer le boom industriel du pays grâce auquel le président américain espère être réélu, au moment où les Américains semblent peu enthousiastes à l'idée de lui laisser le gouvernail quatre ans de plus.
Son allocution dans la grande ville de Pennsylvanie, sur la côte est, s'est voulue directe et simple, louant ses "Bidenomics", le nom qu'il donne à ses plans massifs d'investissements, qui sont, selon lui "juste un autre moyen de dire +restaurons le rêve américain+".
"C'est un nouveau départ", a-t-il insisté.
Les "Bidenomics", sur lesquels le démocrate a décidé de construire sa campagne, doivent permettre de réindustrialiser le pays après des décennies de délocalisations et d'abandon des centres industriels historiques.
Ces réformes, qui concernent tant les infrastructures que les semi-conducteurs ou l'énergie verte, visent à refaire du pays une puissance industrielle dans des secteurs jugés cruciaux.
Sa visite du chantier naval de Philadelphie, où sont fabriquées des éoliennes offshore, s'inscrit dans ce cadre, dans un Etat qui pourrait jouer encore un rôle crucial lors de la présidentielle de 2024, où un nouveau round entre le président sortant et son prédécesseur républicain, Donald Trump, semble s'annoncer.
"Quand je pense climat, je pense emplois, je pense emplois protégés", a insisté le président américain sous les vivats des personnes présentes, "nous créons des emplois aux Etats-Unis et nous exportons des produits américains".
Plus largement, Joe Biden s'appuie sur une reprise économique forte et solide, après le ralentissement provoqué par la pandémie.
Jusqu'ici, non seulement l'économie américaine à défié les prédictions de récession, mais voit l'inflation, encore très élevée ces derniers mois, revenir vers des eaux plus calmes, à 3% sur un an en juin, plus faible que dans les autres économies avancées.
- Sondages en berne -
Mais les sondages montrent que les Américains restent pessimistes et que seule une minorité d'entre eux attribue au président démocrate le crédit de cette solidité économique actuelle.
Selon une enquête d'opinion de l'université Monmouth publiée cette semaine, seuls 34% des sondés approuvent la gestion de l'inflation par l'administration Biden.
Le front de l'emploi, avec un chômage historiquement bas à 3,6%, semble plus positif pour le président américain: 47% des sondés approuvent sa politique en la matière, mais reste que 48% la désapprouvent.
Et en dépit des efforts de la Maison Blanche visant à démontrer le contraire, 32% des sondés pensent que l'économie américaine fait pire que les autres pays. Seuls 30% considèrent qu'elle se comporte mieux.
"Le président vante ses +Bidenomics+, mais l'aiguille de l'opinion publique n'a pas vraiment bougé", souligne Patrick Murray, directeur de l'institut de sondage de l'université Monmouth. "Les Américains lui accordent peu de crédit" en la matière.
La polarisation politique américaine est là aussi à l'oeuvre: Joe Biden obtient de bons scores auprès des électeurs démocrates, mais particulièrement mauvais chez les républicains.
Alors la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, plaide la patience, rappelant les "niveaux historiquement bas" du chômage et les bons chiffres de l'inflation et répétant que la forme de l'économie américaine fait des envieux à l'international.
"Les sondages ne disent pas tout", a-t-elle assuré.
A l'issue de son discours, le président est allé distribuer des glaces aux ouvriers du chantier, se montrant confiant et présentant son programme économique comme une chance historique de remettre le pays dans le droit chemin.
Des projets comme un navire de maintenance de champs éoliens offshore, ou les usines poussant un peu partout aux Etats-Unis, créent un "sentiment de fierté, d'espoir et de dignité qui s'étaient peu à peu perdus", a-t-il estimé.
"Pendant longtemps, on nous a dit +abandonnons l'industrie aux Etats-Unis+. Combien de fois avez-vous lu ou entendu ces 25 dernières années qu'on ne pourrait plus être la puissance industrielle majeure dans le monde? Et bien nous le pouvons et nous le serons", a insisté M. Biden.