Partager:
Une viande « juteuse et savoureuse » : à l’heure où le Japon tente de réduire le nombre d’ours après une série d’attaques meurtrières, Koji Suzuki cuisine des morceaux grillés de l’animal, peinant à satisfaire les nombreux gourmets curieux. Les autorités espèrent pour leur part que la viande pourra devenir une source de revenus pour les villages ruraux.
La viande, mijotée en fondue avec des légumes sauvages, provient d’ours abattus avec l’aval des autorités pour endiguer les attaques, qui ont fait un nombre record de 13 morts à travers l’archipel cette année. L’établissement de M. Suzuki, situé dans l’agglomération vallonnée de Chichibu près de Tokyo, sert également du cerf et du sanglier, mais la popularité de ses plats d’ours a explosé après des mois d’incidents largement médiatisés : plantigrades s’introduisant dans des maisons, rôdant près des écoles, semant la panique dans des supermarchés…
« Avec toutes ces informations sur les ours, le nombre de clients qui veulent en manger a beaucoup augmenté », explique Koji Suzuki, 71 ans, également chasseur. « Il vaut mieux utiliser sa viande dans un restaurant comme celui-ci plutôt que d’enterrer » sa carcasse, estime-t-il.
En abattant les ours – qui peuvent peser une demi-tonne et courir plus vite qu’un homme –, les autorités espèrent endiguer la menace dans certaines régions du nord du Japon. Le nombre de victimes d’attaques décédées cette année est déjà deux fois supérieur au précédent record annuel, alors qu’il reste encore quatre mois d’ici la fin de l’exercice nippon, qui s’achèvera fin mars.
Les scientifiques attribuent le phénomène à une population d’ours en forte croissance, une pénurie de nourriture et le dépeuplement humain de certaines régions. Pour réagir, Tokyo a déployé des militaires et des unités de policiers anti-émeutes. Le nombre de 9.100 ours tués sur l’année 2023-2024 a déjà été dépassé en six mois.
















