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Le pape s'apprête à quitter la RDC pour le Soudan du Sud

Au terme d'un séjour marqué par une ferveur nourrie et des appels répétés à la paix, le pape François achève vendredi sa visite en République démocratique du Congo (RDC) pour rejoindre le Soudan du Sud, autre pays déchiré par les violences.

A Kinshasa, capitale du plus grand pays catholique d'Afrique, le souverain pontife a multiplié les condamnations des violences meurtrières à l'Est, appelé les dirigeants à mettre fin à la corruption et les jeunes à être "acteurs" de l'avenir du pays.

Après un dernier discours devant les évêques, il s'envolera vendredi pour un "pèlerinage de paix" au Soudan du Sud à majorité chrétienne, plus jeune Etat du monde, dévasté par une guerre civile sanglante et parmi les plus pauvres de la planète.

A Juba, le pape de 86 ans sera accompagné des chefs des Eglises d'Angleterre et d'Ecosse, représentants des deux autres confessions chrétiennes de ce pays de 12 millions d'habitants.

Les trois responsables religieux se sont personnellement engagés dans le processus de paix, malgré des dirigeants restés sourds aux appels à la réconciliation et des camps accusés de crimes de guerre.

Après des décennies de lutte avec le Soudan et deux ans après son indépendance, le pays a plongé en 2013 dans une sanglante guerre civile de cinq ans opposant Salva Kiir et Riek Machar, qui a fait quelque 380.000 victimes, des millions de déplacés et laissé l'économie exsangue.

Et en dépit d'un accord de paix en 2018, la violence perdure, alimentée par les élites politiques. L'Eglise joue un rôle de substitution dans des zones sans aucun service gouvernemental et où les humanitaires sont souvent attaqués, voire tués.

En 2019, un an après un accord de paix, François avait reçu les deux frères ennemis au Vatican et s'était agenouillé pour leur embrasser les pieds en les suppliant de faire la paix, un geste symbolique fort qui avait marqué les esprits.

- Jour férié -

A travers les rues de la capitale, le logo de cette visite orne panneaux d'affichage, vêtements et banderoles. Les routes ont été fraîchement goudronnées, une rareté dans cette ville aux rues poussiéreuses où les chèvres errantes s'abritent sous les voitures du soleil brûlant.

Attendu à 15H00 (13H00 GMT), le jésuite argentin effectuera une visite de courtoisie au président et aux vice-présidents puis prononcera un premier discours au palais présidentiel devant les autorités et le corps diplomatique.

Samedi, il rencontrera des religieux catholiques et des déplacés internes et célèbrera une prière œcuménique, avant de présider une messe dimanche.

Des centaines de personnes ont afflué à Juba depuis le reste du pays et au-delà. Une soixantaine de jeunes pèlerins ont même marché 400 km - certains en sandales - sur les pistes du pays en prêchant l'unité dans ce pays qui compte plus de 60 groupes ethniques.

"Le message que nous espérons transmettre à la population, c'est que nous devrions ne faire qu'un et faire la paix entre nous", a confié à l'AFP Tafisa Chol, étudiante de 20 ans.

Quelque 5.000 policiers et soldats supplémentaires ont été déployés dans les rues, ont annoncé des responsables de la sécurité tandis que vendredi a été décrété jour férié dans le pays.

Prévu en juillet 2022 puis reporté, ce voyage papal a jusqu'ici été marqué par un vibrant appel de François à la fin des "cruelles atrocités" dans l'est de la RDC et de la corruption qui confisque les richesses de cet immense pays d'Afrique.

Il s'agit du quarantième voyage international du chef de l'Eglise catholique depuis son élection en 2013, le troisième en Afrique subsaharienne.

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