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Selon une étude d'Oxfam, les 1 % les plus riches de la planète ont consommé, en dix jours, l'équivalent de leur budget carbone annuel, menaçant les efforts pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. En France, Bernard Arnault aurait atteint son quota en moins de trois heures.
D'après un rapport publié par Oxfam, les 1 % les plus riches de la population mondiale ont déjà épuisé, dès le 10 janvier 2025, leur part du budget carbone annuel. Ce budget correspond à la quantité maximale de dioxyde de carbone pouvant être émise sans dépasser le seuil critique de réchauffement climatique fixé à 1,5 °C.
En France, Bernard Arnault, PDG de LVMH et homme le plus riche du pays, a particulièrement attiré l'attention : son empreinte carbone aurait dépassé sa part annuelle dès le 1ᵉʳ janvier... à 2h15 du matin. Ses émissions représentent environ 1 200 fois celles d’un Français moyen.
À l'échelle mondiale, l'écart est tout aussi frappant. Par exemple, l'empreinte carbone d'Elon Musk, évaluée à 5 947 tonnes de CO2 équivalent (CO2e), représente 834 ans d’émissions pour une personne moyenne, ou encore 5 437 années pour une personne issue des 50 % les plus pauvres de la planète.
Les plus pauvres bien loin de leur budget carbone
À titre de comparaison, une personne appartenant à la moitié la plus pauvre de la population mondiale mettrait environ trois ans (1 022 jours) pour atteindre sa part du budget carbone annuel mondial.
Les 1 % les plus riches génèrent en effet plus de deux fois les émissions de carbone produites par la moitié la plus pauvre de l’humanité réunie. Ce déséquilibre contribue aux conséquences dévastatrices du changement climatique, qui affectent en priorité les communautés vulnérables.
Le patrimoine financier, principal moteur des émissions
Si une partie des émissions des milliardaires provient de leur train de vie luxueux – yachts, jets privés ou résidences somptueuses – c’est surtout leur patrimoine financier, via des investissements dans des entreprises fortement émettrices, qui constitue le poste le plus important des émissions totales des ultra-riches.
Le rapport souligne que le patrimoine financier des 50 milliardaires les plus riches du monde pollue à lui seul davantage que 1,3 milliard de personnes dans le monde. Cette réalité montre l'impact indirect, mais colossal, des fortunes sur l'environnement, au-delà des habitudes de consommation personnelles.
Oxfam alerte sur l’urgence d’agir
Dans son rapport, Oxfam met en lumière ce qu’elle appelle "la journée mondiale des pollutocrates", une manière de souligner l’impact disproportionné des ultra-riches sur le climat.
L’organisation appelle à une réduction drastique des émissions des 1 % les plus riches, estimant qu’elles doivent diminuer de 97 % d’ici 2030 pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Le rapport insiste sur l’urgence d’agir face à cette situation alarmante : si ces émissions ne sont pas maîtrisées, elles risquent de saboter les efforts globaux pour limiter le réchauffement climatique et préserver les populations les plus vulnérables.