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Le 5 novembre prochain, les Américains ont rendez-vous avec leur avenir politique alors qu'ils éliront leur 47ᵉ président. Pour mieux appréhender les enjeux de cette élection présidentielle majeure, des experts des États-Unis nous éclairent sur les enjeux de ce scrutin. On est là pour vous donner les clés de la Maison-Blanche.
Alors que les élections américaines approchent à grands pas, les deux candidats à la présidentielle se lacent dans leur campagne afin de conquérir un maximum d’électeurs. Serge Jaumain, professeur d’histoire à l’ULB et spécialiste des Etats-Unis, revient sur les "swing states", autrement dit les états qui seront capitaux lors du scrutin.
Le poids des grands électeurs
Pour rappel, aux États-Unis, ce n’est pas la majorité du suffrage à travers le pays qui compte, mais bien le résultat de chaque État par le biais des grands électeurs. Lorsqu’un candidat arrive en tête d’un état, il rafle tous les grands électeurs de ce dernier.
Chaque état a donc une appartenance politique, tel que le Texas qui est Républicain ou la Californie qui est plutôt Démocrate. D’autres états, que l’on nomme "swing states" en anglais, n’appartiennent ni à l’un ni à l’autre. "Ils sont en balance, mais restent décisifs", affirme Serge Jaumain.
Une réforme de la Constitution est quasiment inimaginable
Georgie, Arizona, Michigan, Pennsylvannie, Wisconsin et Caroline du Nord… Dans ces "swing states", les voix sont cruciales. Elles ont le pouvoir de faire basculer les grands électeurs, et par conséquence l’état, dans un camp ou l’autre… Et de déterminer ainsi le résultat de l’élection.
Ce système propre aux États-Unis pose quelques lacunes, selon le spécialiste : "C'est déjà arrivé qu'un candidat soit élu parce qu'il a le nombre suffisant de grands électeurs, mais moins de voix au final. (...) Donald Trump connaît bien cela puisque lors de l'élection en 2016 entre Hillary Clinton et lui, elle a très clairement remporté le vote populaire". Les grands électeurs constitueraient, selon lui, le "danger de ce type de système".
Réformer le système électoral, une utopie ?
Actuellement, il est très compliqué de prédire les sondages puisque - comme vous l'aurez compris - une poignée d’états peut faire basculer le scrutin d’un côté comme de l’autre. "Imaginez l'avenir des États-Unis dépendant de quelques milliers de personnes et non de la majorité des Américains", s’inquiète Serge Jaumain.
Ce dernier l’affirme : "Il faudrait revoir le système". Le problème ? "Les Américains sont très attachés à leur système électoral, une réforme de la Constitution est quasiment inimaginable de ce point de vue. Elle demande un accord trop général".