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Le Hamas libère six otages détenus à Gaza: l'un d'eux était captif depuis plus de dix ans

Le Hamas a libéré six otages israéliens dans la bande de Gaza lors d’une mise en scène publique, dénoncée comme attentatoire à leur dignité, tandis qu’Israël doit relâcher environ 600 prisonniers palestiniens en échange.

Le Hamas a fait défiler samedi cinq otages israéliens, certains hébétés, d'autres ravis d'être relâchés, devant une foule qui les a tantôt hués, tantôt salués, lors de leurs libérations à quelques heures d'intervalle dans la bande de Gaza.

À Rafah, dans le sud du territoire palestinien, des combattants masqués et armés entourent un podium au moment où les deux premiers otages sont remis à la Croix-Rouge. L'un d'eux, Avera Mengistu, captif depuis plus de dix ans, marche avec une apparente difficulté.

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Comme lors des précédentes libérations d'otages depuis le début de la trêve le 19 janvier dans la bande de Gaza après 15 mois de guerre, Tal Shoham et Avera Mengistu se voient remettre des "certificats de libération" en hébreu, accompagnés de leurs photos.

Sur la tribune, devant les caméras, un homme masqué donne un micro à Tal Shoham pour l'obliger à prononcer quelques mots. Il parle, mais le public n'entend rien. Pause, puis l'homme armé lui demande de recommencer. Tal Shoham s'exécute, mais toujours pas de son. La foule crie "plus fort !", mais rien. Panne de micro.

Tout autour de la place, des centaines de Gazaouis sont rassemblés pour assister à la cérémonie en ce matin d'hiver brumeux et pluvieux. Certains sont perchés sur des étages de béton, vestiges d'immeubles en grande partie détruits par les bombardements.

Après l'incident du micro, les deux otages sont escortés par des hommes cagoulés vers les véhicules blancs de la Croix-Rouge, intermédiaire entre le mouvement islamiste palestinien et Israël.

Combattants embrassés

Un peu plus tard, à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, trois otages israéliens supplémentaires, Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, sont libérés au cours d'une mise en scène identique.

Les trois hommes ont été enlevés sur les lieux du festival de musique Nova lors de l'attaque du Hamas dans le sud israélien du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Ils sont escortés sur scène par des hommes cagoulés, fusils en bandoulière. L'un des trois est tout sourire, lève le pouce, envoie un baiser à la foule où certains le saluent, et embrasse deux hommes armés sur le crâne, enveloppé dans un keffieh.

Un sixième otage, Hicham al-Sayed, Bédouin israélien otage à Gaza depuis plus de dix ans, a été remis à la Croix-Rouge loin des caméras, sans cérémonie.

Après ces libérations d'otages, dans le cadre du septième échange depuis le début de la trêve, Israël doit relâcher quelque 600 Palestiniens détenus.

À Rafah et Nousseirat, le Hamas a préparé tôt le matin ces mises en scène désormais bien rodées, dénoncées à plusieurs reprises par le CICR, l'ONU et Israël comme attentatoires à la dignité des otages.

Les podiums où défilent les otages sont surmontés de grandes affiches et panneaux vantant les actions du mouvement islamiste armé et faisant l'éloge de ses combattants tombés pendant la guerre.

Résistance inébranlable

Dans la foule à Rafah, des Gazaouis interrogés saluent le combat des Palestiniens contre l'occupation israélienne et soulignent leur attachement à la bande de Gaza, en ruines, après les déclarations répétées du président américain, Donald Trump, proposant d'en déplacer les habitants vers l'Égypte et la Jordanie.

"Ici, (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu verra avec Trump que (...) la résistance est inébranlable", lâche Fidaa Awda, habitante de Rafah.

"Nous ne voulons pas être déplacés, c'est notre terre (...), nous restons inébranlables", renchérit une autre Gazaouie, Oumm Nader Abou Charekh.

Dans une démonstration de force, des combattants du Hamas, cagoulés et portant des bandeaux verts du mouvement, ont brandi des kalachnikovs ou des lance-roquettes portatifs.

À l'issue de ces libérations à Rafah, 62 otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël sont toujours retenus à Gaza, dont 35 sont morts, selon l'armée israélienne.

Dans le cadre de la première phase du cessez-le-feu à Gaza, qui doit s'achever le 1er mars, le Hamas et d'autres mouvements armés palestiniens à Gaza ont rendu 29 otages israéliens, incluant quatre corps.

 

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