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L'Iran s'éprend du snooker grâce aux succès de sa figure de proue

Les secrets des boules multicolores du "snooker" n'ont plus de secret pour un nombre grandissant d'Iraniens, qui ont découvert cette variante du billard grâce aux succès de la vedette locale Hossein Vafaei, surnommé "Le Prince de Perse", sur le circuit international.

Symbolisant cet enthousiasme naissant, l'Iran a été choisi pour accueillir les championnats asiatiques 2023 du snooker, qui se sont achevés la semaine dernière dans un club sportif de Téhéran.

"Jusqu'à présent, l'Iran n'existait pas sur la carte des compétitions de billard et de snooker", témoigne Afghil Morshedi, l'arbitre principal de ces championnats.

Mais "depuis une dizaine d'années, ce sport n'a cessé de monter en puissance et nous sommes désormais parmi les trois meilleures équipes en Asie en terme de médailles", ajoute-t-il.

Cet engouement n'allait pas de soi. Inventé à la fin du XIXe siècle par un officier britannique en poste en Inde, le snooker a longtemps été cantonné au Royaume-Uni et à certains pays anglo-saxons, comme le Canada et l'Australie. Puis il s'est internationalisé rapidement dans les années 1980 grâce à la diffusion des compétitions par les chaînes sportives, notamment en Asie et en Europe, avec en point d'orgue le retentissant sacre du Belge Luca Brecel aux championnats du monde en mai.

En Iran, le déclic a été provoqué par Hossein Vafaei sur le circuit international. Agé de 28 ans, ce natif d'Abadan, la grande ville pétrolière du sud-ouest du pays, est le premier Iranien à être devenu joueur professionnel et le seul à avoir gagné un tournoi comptant pour le championnat mondial.

- "Modèle" -

"Je suis heureux de faire l'Histoire pour mon pays", a-t-il déclaré après son triomphe en 2022 au tournoi de Leicester, en Angleterre, qui l'a fait entrer dans le top 20 mondial.

"Je viens d'un pays où le snooker n'a pas de passé (...). Je suis arrivé en Grande-Bretagne avec une valise, une queue de billard et sans entraîneur. Ca a été difficile. Mais avec un peu de chance, je vais inspirer d'autres joueurs iraniens", espère-t-il.

Depuis ce succès, les médias iraniens suivent avec attention les résultats de Hossein Vafaei, qui passe beaucoup de temps au Royaume-Uni pour s'entraîner et participer à des tournois.

"Son influence est très importante", explique Shirin Zarrin, une employée de la fédération iranienne de billard. "Si vous interrogez n'importe quel joueur de snooker, il va citer Hossein Vafaei comme son modèle", notamment pour son style offensif et ses prises de risque.

Cette joueuse de 38 ans espère que cet engouement profitera aussi aux femmes, qui "pourraient davantage progresser si elles avaient plus d'opportunités de s'entraîner".

Pour son impact sur le développement du snooker dans son pays, Hossein Vafaei est parfois comparé au Chinois Ding Junhui, considéré comme le meilleur joueur asiatique.

"Le snooker est devenu un sport majeur en Chine, et c'est Ding Junhui qui l'a lancé comme Hossein Vafaei l'a fait en Iran", souligne Ashok Shandilya, l'entraîneur de l'équipe indienne ayant participé aux championnats de la Confédération asiatique à Téhéran.

"Vous avez besoin de joueurs de ce calibre, membres de l'élite, pour attirer les plus jeunes" autour des tables des clubs de snooker, précise cet ancien champion d'Asie.

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