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L’ordre donné par l’armée israélienne aux habitants de Gaza d’évacuer le territoire est illégal et inhumain, clame mercredi Amnesty International dans un communiqué. L’organisation demande à l’État hébreu d’annuler immédiatement cette injonction.
« Pour les centaines de milliers de Palestiniens qui vivent dans la ville de Gaza et qui, depuis près de deux ans, subissent des bombardements incessants tout en souffrant de la faim, entassés dans des camps de fortune ou réfugiés dans des bâtiments très surpeuplés, il s’agit d’une répétition inhumaine de l’ordre de déplacement massif émis pour tout le nord de la bande de Gaza, le 13 octobre 2023 », commente Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.
Le déplacement forcé des Palestiniens à l’intérieur de la bande de Gaza ou leur expulsion constitue une violation du droit international humanitaire, ainsi que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
L’organisation cite quelques témoignages de Gazaouis qui sont confrontés à un sombre dilemme. « Je ne veux pas abandonner mes patients, ces petits enfants dont le corps est trop fragile pour supporter un nouveau déplacement, mais je ne sais pas quoi faire. Cela revient à choisir entre deux morts : mourir sous les bombardements ou mourir lentement à cause du déplacement, sans savoir où aller », déclare un professionnel de santé qui soigne des enfants souffrant de malnutrition.
Cet ordre d’évacuation, combiné à l’expansion des opérations militaires à Gaza, notamment la destruction de grands immeubles où des milliers de familles s’étaient réfugiées, illustre la volonté délibérée d’Israël d’imposer des conditions de vie destinées à entraîner la destruction physique d’une population déjà dévastée.
« La ville de Gaza, dont le patrimoine ancien remonte à plusieurs millénaires et qui a déjà subi des destructions et des dégâts majeurs, est menacée d’anéantissement total », conclut Heba Morayef.


















